Les revendications territoriales arabes ne se limitent pas à la Judée-Samarie, l'histoire du kibboutz Meggido au nord d'Israël, dans la vallée de Jezreel, en est l'illustration.

 

Ce kibboutz a été fondé en 1949 par un groupe de l'Hashomer Hatsaïr constitué de rescapés de la Shoah, des résistants et des combattants de Pologne et de Hongrie qui ont fait leur alya après la guerre.

Il a été construit sur les terres du village arabe de Lajjun après avoir été conquis par Israël pendant la guerre d'Indépendance. La plupart des habitants arabes avaient alors fui vers Oum El Fahm.

Depuis plusieurs années, les Arabes israéliens de la région manifestent tous les ans pour la ''nakba'' devant le kibboutz en revendiquant les terres sur lesquelles il se situe. Chaque année, cette manifestation est autorisée par la police et le conseil régional et de plus en plus de monde y participe.

 

Depuis le 15 mai dernier, les manifestants ont décidé de ne plus se contenter d'une manifestation annuelle. Désormais, c'est tous les vendredis que des centaines de personnes bloquent le kibboutz et réclament que les terres leur soient restituées. A l'origine de ce mouvement, on trouve la branche nord du mouvement islamique de Raed Salah.

Un des manifestants déclare: ''Qu'a dit Ben Gourion? Que les vieux allaient mourir et les jeunes allaient oublier. Regardez tous les jeunes qui sont là! Personne n'a oublié!''.

La foule est au rendez-vous toutes les semaines, des prières du vendredi sont organisées devant le kibboutz à grands renforts de hauts-parleurs et des photos de terroristes brandies à côté des drapeaux palestiniens: ''Nous le disons avec détermination: nous voulons ramener les mosquées'', annonce l'Imam.

Des actes de vandalisme sur les terres agricoles sont régulièrement commis.

Le responsable de la sécurité du kibboutz témoigne: ''Les habitants sont enfermés, la sortie sud du kibboutz est totalement condamnée. Aujourd'hui c'est Meggido, demain ce sera Tel Aviv, il faut que l'Etat intervienne''.

Seulement voilà, les Arabes n'hésitent pas à user de méthodes d'intimidation. Ils menacent la police de bloquer le carrefour de Meggido et d'organiser des émeutes si leurs manifestations ne sont pas autorisées.

Leur revendication est claire: ils veulent que les terres sur lesquelles sont installées les Juifs soient restituées aux Arabes.

Les habitants du kibboutz vivent dans la crainte d'une incursion terroriste dans leurs maisons et tentent d'éviter au maximum les contacts avec les manifestants pour ne pas se laisser entrainer dans un engrenage de violence.

 

Soulignons que le kibboutz Meggido se situe intégralement dans les fameuses frontières d'avant 1967, auxquelles les diplomaties du monde entier appellent à revenir. Par ailleurs, les habitants du kibboutz n'ont pas le profil des nationalistes tenus pour responsables du conflit israélo-palestinien: c'est Yesh Atid qui est arrivé en tête lors des dernières élections avec 44.4% des voix suivi du parti Avoda. Les partis de la droite nationaliste y ont fait des scores ridicules: 8.3% pour le Likoud et 1.2% pour la Tsionout Hadatit.
Des faits qui viennent bousculer les idées reçues...