S'exprimant sur la radio Kol Berama ce matin (dimanche), Eliahou a déclaré au sujet de Yaron: ''Il salit l'Etat d'Israël, nuit à la notation de crédit de l'Etat. On aurait dû l'envoyer balader, c'est un sauvage. Il est inconcevable que des fonctionnaires se positionnent contre le gouvernement''.
Ces propos ont immédiatement suscité la réprobation de toute la classe politique, y compris au sein de la coalition.
Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, s'est totalement désolidarisé de son ministre: ''Je condamne vivement les propos du ministre Amihaï Eliahou contre le gouverneur de la Banque d'Israël, qui sert le public avec dévouement et fait son travail de manière loyale dans l'intérêt de l'économie israélienne et des citoyens israéliens''.
Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a tenu à assurer le gouverneur de la Banque d'Israël de son soutien total et entier: ''Les propos contre le gouverneur sont inacceptables et n'ont pas leur place. Même s'il peut y avoir une critique légitime, il est indispensable qu'elle soit exprimée de manière respectueuse et qu'elle soit basée sur des faits. En tant que ministre des Finances, j'apporte mon soutien total et entier au gouverneur pour continuer à oeuvrer et à réaliser son travail de manière professionnelle en dirigeant une politique monétaire sur la base d'une indépendance totale dans l'intérêt de l'économie israélienne''.
Moshé Arbel (Shass), ministre de l'Intérieur et de la Santé, a aussi tout de suite tenu à recadrer son collègue: ''Les paroles grossières et inappropriées du ministre contre le gouverneur de la Banque d'Israël ne sont pas acceptables. L'indépendance du gouverneur de la Banque d'Israël et son devoir de présenter les prévisions économiques d'une manière désintéressée sont la base de la résilience économique de l'Etat d'Israël, j'appelle le ministre Eliahou à revenir sur ses propos''.
Le député Benny Gantz (Hama'hané Hamamla'hti) a rappelé sur Twitter qu'Amihaï Eliahou n'en était pas à sa première sortie discutable: ''Les pilotes sont des ''traitres qui seraient pendus dans d'autres pays'', la conseillère juridique du gouvernement ''est coupable des attentats et de la violence dans la société arabe'' et maintenant le gouverneur de la Banque d'Israël est un ''sauvage qui nuit à l'économie de l'Etat''. La coalition de Netanyahou incite à la haine et il se tait. J'appelle Netanyahou a condamner ces propos honteux contre ceux qui préservent l'Etat et le servent depuis de nombreuses années. Son silence face à la coalition de la haine résonne''.