Hier soir (dimanche), sur la chaine 12, le député Ahmed Tibi est revenu, dans un entretien, sur le gouvernement Bennett-Lapid. Il a révélé la proposition qu'il avait faite au Premier ministre de l'époque, Naftali Bennett, afin d'empêcher la chute du gouvernement.

Les faits se déroulent quelques semaines avant la dissolution de la Knesset décidée par Bennett. Après la défection d'Idit Silman, alors présidente de la coalition, les menaces à répétition de la députée Meretz, Ghaida Rinawie Zoabi et les réticences du député Yamina, Nir Orbach, le Premier ministre s'était rendu à l'évidence que son gouvernement était condamné.

Les équipes de Bennett et de Lapid ont, malgré tout, tenté de trouver des solutions pour empêcher la dissolution immédiate de la Knesset. L'idée était de maintenir la coalition jusqu'à la fin de la session parlementaire d'été ce qui aurait conféré encore au moins trois mois et demi supplémentaires au gouvernement, jusqu'à la reprise en octobre.

C'est l'essence même de la proposition qu'Ahmed Tibi a faite à Bennett, deux semaines avant l'annonce de sa démission. Tibi raconte: ''J'ai été voir l'assistant de Bennett et je lui ai dit que nous étions prêts à les soutenir pour tenir au moins jusqu'à la fin de la session parlementaire d'été. Il m'a répondu: 'Ahmed, ne raconte à personne que tu est venu me faire cette proposition. Si Ayelet Shaked entend que vous voulez nous aider, elle fera tomber le gouvernement'''.

Tibi ajoute: ''Le jour où Bennett a annoncé la dissolution de la Knesset, j'ai appelé Lapid et j'ai renouvelé ma proposition. Il m'a répondu immédiatement, sans même avoir besoin de vérifier: 'Bennett ne veut pas, il est déterminé à démissionner'''.

Si Tibi raconte cet épisode c'est pour se défendre d'avoir été parmi les responsables de la chute du gouvernement précédent: ''Je suis certes médecin mais combien de fois peut-on proposer de réanimer et de mettre sous assistance respiratoire?''.

 

Ce témoignage intervient alors que plusieurs analystes politiques estiment que lors des prochaines élections, les partis arabes dans leur ensemble et plus uniquement Ra'am, deviendront des partenaires de coalition légitimes pour la gauche. D'ailleurs, plusieurs des cadres de la gauche israélienne le disent désormais ouvertement.

Selon tous les sondages de ces dernières semaines, les partis d'opposition avec les deux listes arabes - Ra'am et Hadash-Ta'al - obtiennent la majorité des mandats à la Knesset.