Aujourd'hui (dimanche) devait se tenir dans la cour de l'établissement une cérémonie lors de laquelle des anciens de l'école et des élèves actuels proclameraient leur refus de servir dans Tsahal. Ces jeunes qui se font appeler ''Les jeunes contre la dictature'' voulaient ainsi témoigner leur opposition à la politique du gouvernement et affirmer leur refus de servir dans l'armée dans ces conditions.
Le ministère de l'Education, à l'annonce de cette cérémonie, a demandé au conseil de direction de l'école, ainsi qu'à la mairie de Tel Aviv de reconsidérer la tenue d'un tel événement.
Le directeur général du ministère de l'Education a écrit au lycée et à la mairie: ''Le ministère de l'Education promeut et encourage la liberté d'expression en tant que droit citoyen de premier rang, elle est l'âme de la démocratie. Ceci étant, la liberté d'expression ne peut pas donner un blanc seing pour tout, il existe de nombreuses situations dans lesquelles plusieurs valeurs entrent en conflit. Dans le système scolaire public, chaque établissement ne peut pas agir selon sa propre volonté, surtout lorsqu'il s'agit de sujets litigieux''. Le directeur ajoute que l'un des buts de l'éducation publique est d'éduquer ''à un service militaire significatif au sein de Tsahal ou à un service national civil. Rappelons en outre que l'incitation à la désertion est une infraction pénale''.
Zeev Degani, le directeur de l'école hébraïque Herzliya, a décidé, malgré tout, de soutenir l'événement. Mais il s'est retrouvé en minorité au sein du comité de direction qui a voté à 10 voix contre 6 l'annulation de la cérémonie.
Le directeur désavoué a posé sa démission: ''Vous avez interdit à des anciens lycéens de faire entendre leur voix et ce contre mon avis. C'est avec une grande douleur que je vous annonce que je ne pourrai pas continuer à travailler sous votre direction''.
Les initiateurs de la cérémonie, ''les jeunes contre la dictature'', ont déclaré: ''Le comité de direction de l'école hébraïque s'est soumis face aux attaques anti-démocratiques qui essaient de nous faire taire, nous les jeunes. Nous ne nous laisserons pas faire et nous maintiendrons cette cérémonie que ce soit dans l'école ou en dehors. Personne ne fera taire notre protestation contre la dictature, aussi bien en Israël que dans les territoires palestiniens occupés et nous déclarons que nous ne servirons pas dans l'armée jusqu'à ce que la démocratie soit garantie pour toutes et tous. Un gouvernement qui détruit le système judiciaire est un gouvernement que nous refusons de servir. Une armée qui occupe un autre peuple est une armée dans les rangs de laquelle nous refusons de nous battre. Le renversement judiciaire a déjà causé de grands dégâts au sein de la société israélienne et du peuple palestinien. La dictature qui existe déjà depuis des décennies dans les territoires déborde désormais à l'intérieur d'Israël. Les masques sont tombés. Face à cette réalité, nous disons non!''.
D'autres se sont réjouis de la démission du directeur. C'est le cas du Professeur de droit Talia Einhorn, qui soutient la réforme judiciaire: ''J'ai été heureuse d'apprendre que Zeev Degani a démissioné de son poste de directeur de l'école hébraïque Herzliya, la première école hébraïque de l'histoire, où j'ai moi-même étudié''.