Plus de 700 morts (dont 44 soldats et 33 policiers), 2200 blessés, une centaine d’otages destinés à devenir des boucliers humains, des disparus, le bilan provisoire des victimes israéliennes depuis le déclenchement de l'offensive terroriste du Hamas palestinien donne le tournis.

Il est 6h30, le samedi 7 octobre, quand la musique s’arrête et que les premières roquettes tombent sur le site du « Festival Techno Tribe of Nova », une fête annuelle en l’honneur de Souccot. C’est là, à trente minutes de la bande de Gaza, dans le désert du Neguev, que des jeunes israéliens se sont donné rendez-vous pour célébrer cette « Fête des Cabanes », prescrite par la Torah.

Et soudain, dans le ciel sont apparu des parapentes motorisés, des hommes en armes, ceux du mouvement islamiste Hamas. Très vite se sont fait entendre des rafales d’armes à feu, des cris, des pleurs. Et puis ce fut la panique et la mort. Le chiffre n’est pas encore officiel mais l’association religieuse Zaka, spécialisée dans la récupération des corps dans les attentats parle de 260 vies qui auraient été emportées aux lueurs de l’aube. Deux cent soixante jeunes adultes !

A ce moment, dans le reste du pays personne ne sait ce qui se passe dans le désert du Neguev. La plupart des Israéliens sont affairés à la prière, ils ne l’apprendront que le soir à la sortie du chabbat, d’autres l’apprendront à la synagogue ou à la télévision.

Au sud ce sera un concert de sirènes, totalement inédit. Dans les abris des rumeurs courent, des viols, des enlèvements, des meurtres de civils, des commandos terroristes dans le pays, peut-être des fake-news ? Comment trier le bon grain de l’ivraie ? Personne ne peut franchir les défenses d’Israël, c’est inconcevable, alors des centaines de terroristes, il a forcément une erreur, ou des trahisons. Le Monde est abasourdi.

L’Iran serait à la manœuvre et son objectif serait de saboter l’accord entre Israël et l'Arabie saoudite. Ainsi Téhéran aurait planifié le meurtre de centaines de civils. C’est ce qu’affirme l'ancien général de brigade Amir Avivi. Sans parler du Hezbollah, qui revendique des tirs de mortier depuis le Liban en soutien au Hamas. Tsahal lutte encore contre les terroristes dans la zone frontalière de Gaza, mais pas seulement. En réponse, l’artillerie israélienne frappe le sud du Liban.

 

LA COMMUNAUTE JUIVE DE FRANCE SOUS LE CHOC

 

Vu de la France le traumatisme est immense. Depuis le matin, les chaines d’informations analysent la situation, balance des images de terreur, de meurtres, une jeune femme nue au milieu d’une meute de barbares qui hurlent et brandissent des armes, un petit enfant humilié par de très jeunes palestiniens, des hommes et des femmes angoissés qui cherchent des signes de vie de leurs parents, une femme qui pleure sur le corps de son neveu, le bombardement d’un hôpital. Ils égrènent le nombre de victimes. 70, 100, 300, 500, 700 morts. Les cadavres jonchent les routes. Nous parlons bien d’un pays démocratique, d’Israël.

Entre stupeur et incompréhension, les juifs de France essaient d’avoir des nouvelles d’Israël, de leurs amis, leurs parents. Ils interrogent les mères car leurs enfants ont été mobilisé pour se rendre à Gaza.

Elles disent que les armes manquent, les uniformes aussi. Ils évoquent avec les grands-parents la guerre de Kippour, il y a tout juste 50 ans. La date n’est pas innocente, rien n’est jamais innocent quand on manie la terreur.

« Eux » se sont donné rendez-vous à « la fontaine des Innocents », dans le quartier des Halles à Paris pour fêter la victoire des terroristes et des larmes. C’est la liesse dans le camp des « deux neurones ». Soi-disant attachés au respect des droits de l’Homme, du droit international et de la justice pour tous les peuples du monde, l’association « CAPJPO-EuroPalestine » piétinent les cadavres encore chauds des victimes innocentes, ceux des israéliens comme des palestiniens. Car oui, là est le paradoxe du mouvement terroriste, il met sciemment en danger celles et ceux qu’il prétend protéger : « Quatre cent treize citoyens ont été tués et 2 200 autres ont été blessés », indique le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien. Et alors ?  Au Hamas, ils n’avaient pas prévu le retour du bâton ? Foutaises, ils savaient. Israël a lancé une vaste opération militaire baptisée « Sabre de fer » et c’était largement prévisible, voulu sans doute.

 

UN SOUTIEN TOTAL A ISRAEL

A la fin de la seconde journée de combats, les soutiens au peuple israélien affluent du monde entier.

L’ambassadeur américain adjoint Robert Wood espère que tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU condamnent le Hamas. En attendant les Etats-Unis envoient des munitions à Israël et renforcent leur dispositif régional, annonce le patron du Pentagone, ajoutant que l’armée américaine est en train de renforcer son dispositif militaire au Moyen-Orient.

Ainsi les Etats-Unis, l’Europe et de nombreuses capitales, déjà 82 pays ont publié des déclarations condamnant l'attaque terroriste du Hamas, en France aussi bien entendu. D’ailleurs toute la classe politique a naturellement témoigné de son soutien à Israël.  Enfin presque toute. La France insoumise (LFI), le parti de la gauche radicale dirigé par Jean-Luc Mélenchon a trouvé le moyen de justifier l'attaque du Hamas contre Israël. Nous en sommes au point où LFI ne discerne plus la politique politicienne du drame humanitaire.  Jean-Luc Mélenchon dénonce d'une même voix le mouvement terroriste et la « colonisation israélienne » : « L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est », a ainsi affirmé dans un communiqué le groupe parlementaire du parti d’extrême gauche.  Des propos « totalement choquants et déplacés » pour Élisabeth Borne qui a jugé que le leader de La France Insoumise est « comme à son habitude dans une ambiguïté vis-à-vis d'Israël » et que « l'antisionisme » des insoumis est « parfois une façon aussi de masquer de l'antisémitisme ». Réponse immédiate de Jean-Luc Mélenchon sur X : « Madame Borne profite de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI ». Oui, la République c’est lui.

 

L’ANTISEMITISME, DE L’OMBRE A LA LUMIERE

Ainsi Jean-Luc Mélenchon se dévoile. Il argumente que « toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même ». Une prise de position encore appuyée par le subtil député Louis Boyard (LFI), ex-dealeur de drogue (de son propre aveu) et spécialiste des formules à l’emporte-pièce : « Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l'Etat israélien et celle de groupes armés palestiniens ». Les réponses ne se font pas attendre : « Les juifs sont toujours responsables de ce qui leur arrivent. C'est une constante du discours antisémite », a réagi la sénatrice Laurence Rossignol (PS). Idem pour le député socialiste Jérôme Guedj qui envisage de quitter la Nupes : « Aux idiots utiles des terroristes du Hamas qui les exonèrent en relativisant au nom de l'impasse politique du conflit israélo-palestinien, de la poursuite de la colonisation, de Netanyahu... vous me dégoûtez ».

Ce qu’il y a de vraiment insupportable dans la prise de position assumée de Jean-Luc Mélenchon, c’est qu’il ne voit pas (ou ne veut pas voir) qu’il met en danger les juifs de France, alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer la protection des lieux communautaires juifs, synagogues mais aussi des écoles. Ce n’est pas autre chose que dit Yonathan Arfi, président du CRIF (Comité de Représentation des Institutions juives de France) : « Nous sommes vigilants, il y a toujours le risque de l'effet de répétition, que soit des cellules terroristes dormantes en Europe, soit des esprits vulnérables, décident de s'attaquer à des cibles juives ».

En attendant le dénouement du conflit en Israël, la Communauté juive de l’Hexagone retient son souffle et se donne rendez-vous le lundi 9 octobre à 18h30 place Victor Hugo (16^e), à l’initiative du CRIF, des institutions juives et de tous les amis d'Israël, pour une marche de solidarité avec Israël et les Israéliens, frappés par le terrorisme du Hamas.  La marche se poursuivra jusqu'à la place du Trocadéro, où la Tour Eiffel s'illuminera à 20h… aux couleurs d'Israël ! Enfin un peu de lumière.