Interrogé sur Galei Tsahal mardi, il avait répondu à la question de savoir s'il fallait remplacer dès à présent le chef du gouvernement: ''Tout le monde sait qu'il y a une crise de leadership. Mais cela n'arrivera pas maintenant. Je ne suis pas pour entrer dans ce sujet alors que nous sommes en guerre. J'ai toujours pensé qu'il n'était pas compétent, mais ce n'est pas le moment''.
Le lendemain (mercredi), Lapid était invité sur le plateau de N12. La journaliste, Yonit Levy, lui a posé la même question et a obtenu une réponse à l'opposé de celle donnée la veille: ''Il faut remplacer le Premier ministre pendant la guerre. Le gouvernement ne fonctionne pas, nous ne pouvons pas mener une guerre sur le long terme avec un Premier ministre qui n'a plus la confiance du public. Il n'est pas nécessaire d'organiser des élections, il faut un autre Premier ministre des rangs du Likoud. Je suis prêt à entrer dans un gouvernement dirigé par le Likoud avec les orthodoxes, Liberman et le Mah'ané Hamamla'hti''.
Interrogé sur son changement à 180 degrès en l'espace d'une journée, Lapid s'est défendu en expliquant que jusqu'à maintenant il s'était retenu mais qu'au bout de 40 jours de guerre, il ne pouvait plus se taire. ''Le 39e jour, vous dites encore qu'il ne faut pas remplacer le Premier ministre en pleine guerre et le 40e jour vous pensez que c'est ce qu'il faut faire? Pourquoi?'', demande la journaliste. Une question à laquelle Lapid a eu du mal à répondre.
Ce qui est certain c'est que les déclarations du chef de l'opposition hier soir, ont été reprises avec enthousiasme sur les réseaux sociaux arabes.

Il convient de noter qu'au sein même de la coalition, des voix s'élèvent contre Netanyahou ces derniers jours. A la différence importante qu'ils n'appellent pas à le renvoyer immédiatement, estimant que cela serait irresponsable, mais à prendre des dispositions dès la fin de la guerre.
Ainsi, la députée Galit Distel Atbaryan (Likoud), qui était l'un des soutiens les plus fervents du Premier ministre, a fait part de sa colère et de sa déception, dans un échange privé qui a fuité dans la presse: ''J'ai beaucoup de colère envers Netanyahou. Cette colère me consume de l'intérieur. Je ne sais pas à quel point il m'a brisée mais je fais d'énormes efforts pour me taire parce que l'existence d'Israël est menacée. Netanyahou est une personne complexe, il n'est pas le diable que tu décris et il s'avère qu'il n'est pas non plus l'ange que j'admirais. Compliqué, la réalité est compliquée''.
Elle écrit encore: ''Evidemment, nous sommes responsables, c'est pour cela que j'ai démissionné dès le lendemain de la claque de ce samedi noir (de son poste de ministre, ndlr). Les jours de ce gouvernement sont comptés, c'est clair. Jusqu'à ce samedi noir j'étais convaincue que Netanyahou était le Monsieur Sécurité. Son intérêt suprême est de mener le pays à la victoire, c'est pourquoi, je ne le soupçonne pas de prendre en compte des calculs étrangers''.
Autre voix qui commence à émerger au sein de la coalition, celle qui appelle à des élections immédiatement après la guerre. Ainsi, Yoav Ben Tsur (Shass), le ministre du Travail a affirmé que les élections devront être anticipées après la guerre: ''Netanyahou sera obligé de faire des élections dans les 90 jours, avant même que se réunisse une commission d'enquête. Pour moi, c'est Netanyahou qui doit initier ces élections. On ne peut pas continuer ainsi. Le peuple dira son mot et nous verrons si Netanyahou reçoit le mandat à nouveau. Après un tel événement aussi grave, le peuple doit être consulté''.
Le député Itshak Kroizer (Otsma Yehoudit) va également dans ce sens: ''Je pense qu'à la fin de la guerre, ce gouvernement doit rendre son mandat et le peuple décidera qui dirigera le pays''. Kroizer a rappelé que, pour le moment, il convient d'être unis derrière les politiques et les services de sécurité, l'armée et les renseignements pour remporter la victoire.