Pendant les débats, le Dr Tsvia Zeligman, directrice du centre Lotem de soins pour les traumatismes sexuels de l'hôpital Ichilov, a expliqué la situation tragique dans laquelle se trouvent les victimes du 7 octobre: ''Vous savez combien il y a eu de suicides depuis le 7 octobre?'', a-t-elle lancé, ''Les gens sont suicidaires dans des proportions jamais vues. Il y a beaucoup de tendances au suicide'''.
Cette déclaration a choqué l'assistance même en l'absence de chiffres présentés puisque le ministère de la Santé refuse de communiquer sur ce sujet.
Les participants au débat ont appelé le gouvernement à augmenter de manière considérable les budgets alloués au traitement des victimes de violences sexuelles le 7 octobre.
La question de la hasbara sur ce sujet a également été soulevée, à la lumière du temps mis par les Etats et les organisations féministes à reconnaitre les crimes sexuels du Hamas. En visite hier (dimanche) en Israël, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a, pour la première fois, exprimé la voix de la France à ce sujet: ''Ni silence, ni déni : des violences sexuelles atroces ont été perpétrées par les terroristes du 7 octobre. Elles doivent être universellement reconnues, fermement condamnées, et leurs auteurs sévèrement punis. La parole des femmes israéliennes ne vaut pas moins que celle de toutes les autres victimes".
Les professionnels présents à la Knesset aujourd'hui ont souligné la difficulté à communiquer sur ce sujet tout en respectant l'intimité des victimes: ''La hasbara israélienne est extrêmement importante'', a déclaré Orit Solitsiano, directrice des centres pour les victimes d'agressions sexuelles, ''mais on ne peut pas demander aux hôpitaux des renseignements même anonymes, à moins que les victimes soient d'accord''.
La députée Yulia Malinovski (Israël Beitenou) avait déposé avant le 7 octobre, une proposition de loi pour appliquer un régime spécial aux coupables d'agressions sexuelles motivées par des intérêts nationalistes. A l'époque, les partis arabes et une partie de la gauche s'était insurgés contre ce texte qu'ils jugeaient raciste et discriminatoire.
La députée a déclaré lors de la commission: ''Les attaques du 7 octobre ont changé la conception en Israël, y compris concernant les agressions sexuelles. Jusqu'à maintenant, on pensait qu'il n'existait pas d'agression sexuelle motivée par des intérêts nationalistes. Les terroristes du Hamas n'ont pas fait cela parce qu'ils sont des délinquants sexuels mais parce qu'attaquer une femme fait partie de la guerre et de la victoire, c'est semer la peur et la terreur sur une nation entière, c'est ce qu'il s'est passé. Cela fait partie de l'histoire de l'humanité et nous pensions que nous vivions à une autre époque, mais cela s'est produit. Il faut l'accepter et ne pas le dénier''.