Dans un podcast en anglais, cette dernière a déclaré qu'il fallait abolir le sionisme et a nié les massacres du 7 octobre. Elle a également accusé Israël de commettre un génocide.
''Les Juifs doivent avoir peur, ils doivent avoir peur parce qu'ils sont des criminels'', explique-t-elle en racontant que les Israéliens ont peur lorsqu'ils passent à côté d'elle quand elle parle en arabe au téléphone. ''Ils ne peuvent pas s'approprier ma terre, ils ne peuvent pas faire bouger mon peuple d'ici, ils ne peuvent pas tuer sans avoir peur. Ils ont intérêt à avoir peur'', insiste cette native de Haïfa.
Puis elle ajoute: ''Il est temps d'abolir le sionisme. Il ne peut pas continuer, il ne peut pas, c'est criminel. Ce n'est qu'après avoir aboli le sionisme que nous pourrons poursuivre. Ils useront de tous les moyens pour continuer à tuer, c'est une machine à tuer, c'est un régime nécro-politique qui ne peut survivre qu'en effaçant les Palestiniens. Ils utiliseront tous les mensonges. Ils ont commencé avec les bébés, avec les viols, ils continueront avec des millions d'autres mensonges chaque jour. Nous avons cessé de les croire et j'espère que le monde cessera de les croire''.
Nadera Shalhoub-Kevorkian s'était déjà illustrée trois semaines après le début de la guerre lorsqu'elle avait fait circuler une pétition pour accuser Israël de ''génocide''. A cette époque, la direction de l'Université lui avait fait part de sa désapprobation et lui avait demandé de réfléchir à poser sa démission.
Suite à la publication de ces propos, la députée Sharren Haskel a écrit au ministère de l'Education et au conseil de l'enseignement supérieur ainsi qu'à la direction de l'Université, pour demander des explications sur ces déclarations scandaleuses et a appelé à considérer le limogeage de la professeure.
Dans sa réponse, l'Université écrit: ''Depuis le début de la guerre, les propos du Pr Shalhoub-Kevorkian sont honteux, anti-sionistes et haineux. Le 29 octobre, dans une lettre rare dans sa sévérité, le président de l'Université l'appelait à réfléchir à quitter son poste. Shalhoub-Kevorkian n'a pas donné suite et continue de jouir de notre prestige, tout en nous faisant honte au niveau national et international. L'Université hébraïque est fière d'être une institution israélienne, publique et sioniste et condamne de la manière la plus ferme ces propos choquants et scandaleux. Nous réitérons notre appel à la Pr Shalhoub-Kevorkian de se trouver une autre maison académique qui corresponde à ses positions. A ce stade et pour préserver un climat sûr sur le campus dans l'intérêt de nos étudiants et étudiantes, l'Université a décidé de la suspendre de ses fonctions d'enseignante''.
Le mouvement Im Tirtsu, très actif dans les universités pour dénoncer les dérives anti-sionistes, a réagi à la suspension de Shalhoub-Kevorkian: ''Nous nous félicitons de la décision de l'Université hébraïque de suspendre l'enseignante qui incite à la haine. Nous remercions les milliers de personnes qui ont envoyé en une nuit des milliers de lettres à la direction de l'Université pour qu'elle soit limogée. La suspension ne suffit pas. Une personne comme Kervokian doit être limogée et ne peut pas recevoir de salaire sur l'argent des contribuables. Nous lui aurions volontiers conseiller d'aller exercer à l'université de Gaza, mais celle-ci a été détruite par Tsahal, Dieu merci. Peut-être qu'à Ramallah, on cherche de tels enseignants''.