La manifestation est devenue violente lorsque certains participants ont jeté une torche sur un cavalier de la police et d'autres ont forcé le dernier barrage avant la résidence du Premier ministre. Un policier a été blessé par une barrière jetée par des manifestants. Des affrontements ont éclaté avec la police. Le chef du Shabak, en personne, s'est déplacé afin d'évaluer la situation sur place. Cinq personnes ont été interpellées.
Ronen Bar, le chef du Shabak, a mis en garde: ''Il y a une ligne claire entre ce qu'est une manifestation légitime et une manifestation violente et illégale. Ce phénomène est inquiétant et risque de nous emmener dans une zone dangereuse où nous n'avons pas le droit d'arriver''.
De vives réactions ont été enregistrées au sein d'une partie seulement de la classe politique. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a accusé le Shabak et considéré qu'il n'en faisait pas assez pour assurer la sécurité du Premier ministre: ''La semaine dernière, j'ai alerté le chef du Shabak sur la légèreté avec laquelle était assurée la sécurité du Premier ministre, n'entrainant aucune réaction. Le Shabak doit se réveiller tout de suite et prendre au sérieux la sécurité du Premier ministre et de sa famille. Une situation dans laquelle des milliers de gens entrent par effraction dans la zone de résidence du Premier ministre alors que le Shabak ferme les yeux est inadmissible''.
La députée Ketty Shetrit (Likoud) a aussi pointé un doigt accusateur sur les services de sécurité: ''Shabak, police, Parquet et tous les responsables de l'application de la loi: ils sont déjà chez lui dans son jardin, avec des torches! Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas''.
Le ministre Shlomo Karhi n'a pas caché son inquiétude: ''Ce qu'il s'est passé à Jérusalem cette nuit est une pure folie qu'il faut arrêter d'une main de fer et sans compromis. Cette action intrusive et violente de ces anarchistes, sans punition dissuasive, met en danger les fondements de la démocratie et montre sous un jour sombre tous les acteurs chargés de l'application de la loi, en particulier le système judiciaire qui, par son laxisme, permet à tout cela de continuer''.
Le député de l'opposition Zeev Elkin (Hayamin Hamamla'hti) a déclaré: ''Les images en provenance de Jérusalem sont dures. La violation de la loi et l'atteinte aux policiers n'ont pas leur place! La violence policière et l'utilisation incontrôlée de la force n'ont pas leur place! Je vous en conjure, arrêtez! Nous ne sommes pas des ennemis. Le Hamas, le Hezbollah, l'Iran sont nos ennemis. Nous sommes en pleine guerre contre un ennemi criminel qui veut nous exterminer tous, soutiens et opposants au gouvernement. C'est l'ennemi que nous devons vaincre''.
Le silence du Président Herzog, qui n'a pas encore réagi à l'incident à l'heure qu'il est, a été souligné. Benny Gantz n'a pas non plus réagi mais des membres de son parti ont déploré l'incident. Ainsi le député Hili Trooper: ''La manifestation violente hier est susceptible de détruire Israël. Il n'y a aucune raison de revenir au langage et à l'attitude qui ont précédé le 7 octobre''. Ou encore le député Matan Kahana: ''J'observe avec inquiétude la manifestation à Jérusalem et j'appelle tout le monde à ne pas revenir aux jours qui ont précédé le 7 octobre. Nous avons besoin d'unité et d'une date pour de nouvelles élections cette année, acceptée par tous''.
Yaïr Lapid, le chef de l'opposition, n'a pas non plus réagi. Le député de Yesh Atid Vladimir Beliak a préféré dénoncer le gouvernement: ''Ma réaction aux événements de ce soir à Jérusalem? Ce gouvernement criminel et son chef inapte, qui sont responsables directement de la catastrophe du samedi noir, de 1500 morts, de milliers de blessés, de 240 otages, de dizaines de milliers de déplacés, de la division et de la destruction de la société israélienne, doit disparaitre de nos vies. Des élections maintenant''.