Les contrôleurs du ministère des Télécommunications ont saisi aujourd'hui (mardi) du matériel - microphones et caméras - de la première agence de presse internationale, l'Associated Press (AP).

Ce matériel a été saisi alors que les journalistes étaient en train de filmer et de diffuser en direct les opérations de Tsahal dans le nord de la Bande de Gaza, depuis Sdérot. Ces images sont ensuite reprises par Al Jazeera.

La raison invoquée par le ministère est la violation à la loi sur Al Jazeera. L'AP se défend en déclarant qu'Al Jazeera fait partie des nombreux clients qui utilisent les directs de l'AP. Elle accuse le gouvernement israélien de faire une utilisation abusive de la loi sur Al Jazeera et nie la violation des règles de censure militaire.

Le ministère des Télécommunications avait déjà prévenu l'AP la semaine dernière en lui demandant de cesser de permettre à Al Jazeera de recevoir des images en direct de l'activité et de la localisation des forces israéliennes. L'AP a décidé de ne pas tenir compte de cet avertissement.

 

Le président américain Joe Biden, s'est dit ''inquiet'' de cette saisie et a rappelé que les journalistes devaient pouvoir exercer leur métier librement. Le Premier ministre Netanyahou a fait savoir qu'il n'avait pas été informé de cette opération du ministère des Télécommunications.
Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a sévèrement critiqué l'action: ''La saisie du matériel de l'AP, la plus grande agence de presse du monde, par les hommes de Shlomo Karhi, est un acte de pure folie. Ce n'est pas Al Jazeera, c'est un média américain qui a reçu 53 prix Pulitzer. Ce gouvernement se comporte vraiment comme s'il voulait être sûr à tout prix qu'Israël soit montré du doigt dans le monde. Ils sont devenus fous''.

Le ministre Karhi lui a répondu en lui signifiant que les fonctionnaires de son ministère s'étaient contentés de faire leur travail et de faire appliquer la loi. Et il lui a lancé: ''Si vous aussi vous décidez de devenir journaliste indépendant pour une chaine terroriste qui met en danger nos combattants et que vous lui donnez la localisation de nos forces avec votre caméra, je ferais en sorte que les contrôleurs du ministère des Télécommunications arrivent jusqu'à vous. Vous devriez avoir honte''.

Rappelons que parmi les photographes soupçonnés d'avoir été complices du Hamas le 7 octobre, certains travaillaient pour l'AP. Ainsi, c'est un des photographes travaillant pour l'AP qui avait pris la photo de Shani Louk, z'l, à l'arrière d'un pick-up entourée par des terroristes du Hamas qui sont assis sur son corps. Cette photo avait d'ailleurs été primée, suscitant beaucoup de réactions indignées.