Lors d'un discours qu'il a prononcé à Beer Sheva dans une manifestation pour le retour des otages, Yaalon a déclaré: ''Qui aurait cru que le Premier ministre israélien torpillerait les opportunités d'accord pour libérer les otages, que son cabinet fomenterait un complot diabolique qui comprendrait la fuite de document confidentiels falsifiés à un média étranger, et ce pour tromper le public?''.
Il a attaqué le gouvernement: ''Maintenant, ils veulent contrôler la Bande de Gaza, nommer un gouverneur militaire et une administration civile israélienne, réaliser un transfert des Arabes et ils préparent déjà les noyaux de peuplement juif de ''la terre promise''. Et lui (Netanyahou, ndlr) coopère avec ces fous parce qu'il veut se maintenir au pouvoir''.
Yaalon a ensuite réitéré ses propos sur les crimes de guerre que commettraient, selon lui, Israël: ''Le monde entend les propos du ministre Smotrich selon lesquels il faut raser Hawara ou qu'il n'a aucun problème à affamer deux millions de Palestiniens dans la Bande de Gaza. Le monde regarde les pogroms perpétrés par des membres de notre peuple en Judée-Samarie, le monde voit la destruction de la Bande de Gaza et le déplacement des populations - appelez cela 'épuration ethnique', 'transfert' ou comme Smotrich 'allègement ou nettoyage de la population'. Tout cela associé à la volonté de faire occuper ce territoire par des Juifs constitue un crime de guerre. Le défi n'est pas devant la Cour pénale internationale de La Haye mais ici à la maison''.
Rappelons que Moshé Yaalon était Chef d'Etat-major sous Ariel Sharon au moment où a été décidé le désengagement de Gaza. Il s'était retiré parce qu'il s'opposait à ce projet qu'il estimait dangereux pour l'avenir sécuritaire d'Israël. Il avait été remplacé par Dan Haloutz qui avait commandé l'armée au moment de l'expulsion des Juifs du Goush Katif, Yaalon ayant refusé de le faire. Il était aussi un fervent soutien des implantations juives en Judée-Samarie. Les propos qu'il tient ces dernières semaines dénotent un changement radical qui déroute plus d'un observateur en Israël.