Société

Michel Onfray: ”Le bruit des chars que j’ai entendu en visitant les sites des attaques du 7 octobre est le bruit de l’Histoire”

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18 décembre 2024

ParIsraJ

Michel Onfray: ”Le bruit des chars que j’ai entendu en visitant les sites des attaques du 7 octobre est le bruit de l’Histoire”
Photo: DR

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Article de Johanna Afriat pour Actualité Juive numéro 1763

 

Michel Onfray était l’invité du Collège Académique de Netanya.

 

Le livre 7 octobre. Manifeste contre l’effacement d’un crime a été présenté en Israël le 10 décembre à l’occasion d’une grande soirée organisée par le Campus Francophone du Collège Académique de Netanya. À l’heure des tentatives négationnistes qui se confondent avec la « contextualisation », cet ouvrage majeur vise à inscrire dans l’Histoire et les consciences collectives que les attaques perpétrées par le Hamas ne sont autres qu’un crime contre l’humanité à visée génocidaire. L’Occident ne doit pas se tromper d’ennemi ni faire preuve de laxisme face à l’ennemi islamiste, clament ses auteurs. Chaque livre publié porte en outre le nom de l’une des 1160 victimes, afin de se souvenir de chacune dans son irréductible unicité.

La politiste Sarah Fainberg, codirectrice du livre, était présente à cet événement, tout comme Ben Rosemblaum, le photographe dont les clichés saisissants de la destruction consécutive au pogrom sont un élément incontournable du manifeste. L’invité d’honneur de la soirée : le philosophe Michel Onfray, l’un des 80 auteurs et intellectuels ayant contribué à l’ouvrage, comme Emmanuel Navon, professeur de sciences politiques et directeur exécutif d’Elnet Israël, qui l’interrogeait.

« Le bruit des chars que j’ai entendu en visitant les sites des attaques du 7 octobre est pour moi comme le bruit de l’Histoire. Je ressens physiquement qu’il se passe en Israël quelque chose d’essentiel qui a trait à l’avenir de notre civilisation, c’est une tectonique des plaques qui est à l’œuvre », a dit Michel Onfray, interrogé sur son ressenti après son déplacement dans le sud du pays quelques heures plus tôt.

« Toute chose est mortelle sauf le Juif », a poursuivi le philosophe en citant Mark Twain, ce qui « explique » selon lui l’essence de la haine du Juif par le monde musulman. « Les Juifs sont comme une vigie de l’histoire, ce qui est insupportable pour le Musulman dont le narratif s’inscrit bien souvent dans une sorte d’extraterritorialité historique. Le problème n’est pas la question juive, mais bien ce que pense l’islam des Juifs ; c’est l’expansion du monde musulman dont la haine du Juif est structurelle. Les Juifs sont partout dans le Coran », a-t-il ajouté, affirmant ensuite que le Palestinien était un personnage conceptuel inventé dans les années 1960 pour servir l’idéal révolutionnaire contre le capitalisme incarné par les Juifs. « L’idée du Palestinien a toujours été plus importante que le réel », selon lui.

« Je pense que tout est désespéré et désespérant mais qu’on peut vivre sans participer à la négativité », a conclu Michel Onfray auquel le Collège académique de Netanya a décerné le titre honorifique de « 'Haver » (ami) pour son engagement courageux aux côtés d’Israël.

 

Article de Johanna Afriat pour Actualité Juive numéro 1763
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