Le député de la France insoumise Thomas Portes devra répondre de ses propos devant le tribunal correctionnel après une plainte déposée par le collectif "Nous vivrons". L'affaire trouve son origine dans un tweet publié le 14 mai 2024 en réaction à un portrait de Sarah Aizenman, porte-parole du collectif, paru dans Libération.
Dans son message sur X, Thomas Portes avait écrit : "En réalité ce 'collectif' est un groupuscule violent et raciste qui se fait comme spécialité les attaques contre les voix de la paix et du droit international. Son seul objectif : soutenir les crimes de guerre israéliens et promouvoir le génocide."
Selon l'ordonnance de renvoi consultée par Le Point, ces propos sont "susceptibles de renfermer des allégations ou des imputations de faits de nature à porter atteinte à l'honneur et à la considération de l'association Nous vivrons".
"Une cible dans le dos"
Sarah Aizenman, porte-parole du collectif, dénonce la gravité de ces accusations publiques : "Quand Thomas Portes poste sur X le portrait que Libération m'avait consacré et qu'il écrit noir sur blanc que Nous vivrons - et donc moi - sommes des soutiens des crimes de guerre et des ambassadeurs du génocide, il nous met une cible dans le dos."
L'avocat du collectif, maître Patrick Klugman, qualifie de "parfaitement ignominieux qu'un groupe antiraciste et non violent soit qualifié de raciste et de haineux".
Le collectif "Nous vivrons" a été créé au lendemain des attaques du 7 octobre 2023. L'association s'est notamment fait connaître par plusieurs happenings pacifiques visant à attirer l'attention du public sur les crimes odieux du Hamas - notamment sexuels - et la situation des otages.