Sofia Rana, 42 ans, conseillère municipale à Oslo et suppléante au Parlement norvégien, est au cœur d'une vive polémique après avoir partagé sur les réseaux sociaux une photographie d'une fresque murale sur laquelle figure l’inscription « Mort à Tsahal », accompagnée du commentaire : « Oslo, inspirée par l’artiste local Flexie Oken ».
La publication, qui a dépassé le million de vues et généré des milliers de partages et de réactions, a été suivie d’un message encore plus virulent publié sur le réseau social X. Dans celui-ci, la politicienne a écrit six fois « Fuck Israel » et a réitéré l’appel à la mort de soldats israéliens. Cette rhétorique incendiaire a suscité de nombreuses plaintes, notamment de la part de membres de la communauté juive locale, dénonçant un discours incitant à la haine et à la violence.
Loin de faire marche arrière, Sofia Rana, membre du parti d’extrême gauche Rødt et vice-présidente du groupe municipal de ce dernier à Oslo, a encore accentué ses propos. Dans un nouveau message, elle a publié une série d’insultes visant Israël et ses soutiens, déclarant notamment : « À bas Israël, à bas Tsahal, à bas les partisans de l’État génocidaire. La Palestine sera libre. Aucun harcèlement, aucune menace ne me réduira au silence. »
Ce message a été signalé par la plateforme X, qui a ajouté un avertissement indiquant qu’il « pourrait enfreindre les règles relatives aux propos violents ».
Militante connue pour ses positions pro-palestiniennes, Rana siège également à la commission municipale pour la Palestine à Oslo. Elle n’en est pas à sa première sortie polémique sur le sujet. Toutefois, ses propos récents ont déclenché une véritable tempête médiatique en Norvège, relançant le débat sur les limites de la liberté d’expression, surtout venant d’une élue de la République.
Ohn Elpeleg, un Israélien résidant en Norvège et fondateur d’un groupe de lutte contre l’antisémitisme, a interpellé publiquement le Premier ministre Jonas Gahr Støre, le ministre des Affaires étrangères Espen Barth Eide, ainsi que le Centre norvégien pour l’étude de l’Holocauste, leur demandant de condamner fermement ces appels à la haine : « Cette élue de Rødt appelle au meurtre de soldats israéliens. La Norvège doit prendre position contre cette rhétorique dangereuse. Malheureusement, l'antisémitisme progresse dans ce pays, principalement au sein de l'extrême gauche. »
Alors que les autorités nationales ne se sont pas encore exprimées, Sofia Rana a poursuivi ses attaques en ligne. Dans un nouveau message, elle a réaffirmé ses positions : « Je suis attaquée par des extrémistes pro-israéliens parce que j’ai dit ‘Fuck Israel’ et partagé un graffiti disant ‘Mort à Tsahal’. Soyons clairs : je n’ai rien à faire de ce que vous pensez. Je soutiendrai toujours le peuple palestinien et une Palestine libre. »
Elle a également qualifié Israël de « régime d’apartheid bâti sur le nettoyage ethnique » et a assimilé Tsahal à une « force d’occupation militaire coupable de massacres, de tortures, d’incarcération d’enfants et de crimes de guerre documentés ».
Cette sortie a provoqué un malaise croissant dans la sphère publique norvégienne, notamment parmi les défenseurs des droits humains et les représentants des communautés juives, qui dénoncent un discours violent et inacceptable de la part d’une élue. Le débat se poursuit quant à l’éventuelle nécessité d’une intervention politique ou judiciaire pour encadrer de telles prises de position lorsqu’elles franchissent le seuil de l’incitation à la haine.