Alors que la coalition tente de faire passer une loi d’exemption massive pour des dizaines de milliers d’étudiants des yeshivot, Tsahal, confrontée à une grave pénurie de personnel, a décidé d’allonger de manière significative la durée du service militaire. Le service, actuellement fixé à 32 mois, sera prolongé à 44 mois — soit près de quatre ans — dans toutes les unités de reconnaissance des brigades d’infanterie. Cette mesure concernera également les soldats déjà en service, qui recevront prochainement notification du report de leur libération.
Cette décision sans précédent illustre la crise profonde des effectifs au sein de Tsahal après plusieurs centaines de jours de combats. Elle intervient alors que les partis ultra-orthodoxes de la coalition poursuivent leurs efforts pour faire voter une loi élargissant les exemptions de service, un projet qui suscite déjà de vives tensions dans la société israélienne.
Jusqu’à présent, cette prolongation d’un an ne s’appliquait qu’à certaines unités d’élite, comme la brigade des commandos et l’unité du génie d’élite Yahalom. Elle sera bientôt étendue à d’autres unités spéciales — Maglan, Duvdevan, Egoz — avant d’être généralisée à l’ensemble des bataillons de reconnaissance des brigades d’infanterie et à certains artilleurs de combat.
L’armée, au bord de la saturation, agit sous la pression d’une multiplication des missions. Ce besoin urgent de prolonger le service illustre non seulement l’ampleur des opérations actuelles, notamment à Gaza, mais aussi le poids écrasant qui pèse sur les soldats d’active et de réserve. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles certains responsables militaires souhaitent mettre fin rapidement à l’offensive dans la bande de Gaza, afin de soulager les troupes et de concentrer les efforts sur la libération des otages.
Suite à ces annonces, les réactions politiques n’ont pas tardé. Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a vivement dénoncé la mesure :
« L’annonce de la prolongation du service pour des milliers de soldats, pendant que le gouvernement fait avancer une loi honteuse d’exemption généralisée, résume à elle seule tout ce qui ne va pas dans ce gouvernement. Ils sacrifient nos combattants pour des calculs politiques minables. »
Même tonalité du côté du député Yair Golan :
« Ce gouvernement d’échec et d’abandon allonge le service militaire dans les unités de combat, convoque des dizaines de milliers de réservistes supplémentaires, et dans le même temps exempte du service des dizaines de milliers de jeunes valides et en bonne santé. Il faut les remplacer d’urgence pour sauver Israël. »