Un rapport récent du Bureau central des statistiques israélien dresse un tableau nuancé du marché immobilier pour la période de mars à mai 2025. Malgré un ralentissement généralisé des transactions, certaines villes continuent d’afficher une activité notable, tandis que d’autres subissent des baisses marquées.
Dans le segment du neuf, la ville d’Ofakim arrive en tête avec 532 ventes, en dépit d’un recul de 21 % par rapport à la période précédente. Tel-Aviv et Ashdod suivent avec 461 unités vendues chacune. Toutefois, ces chiffres cachent des disparités : Ashdod progresse de 27,7 %, tandis que Tel-Aviv accuse une chute brutale de 51,3 %.
Pour les logements de seconde main, Haïfa domine avec 880 ventes, suivie de près par Jérusalem (860) et Beer-Sheva (756). À l’inverse, des villes comme Tel-Aviv, Petah Tikva et Netanya connaissent des baisses plus modérées.
Certaines localités enregistrent des reculs particulièrement marqués, à l’instar de Jérusalem avec seulement 358 logements neufs vendus (soit -58,5 %), ou encore Lod et Netivot, où les ventes ont chuté de plus de 50 % et près de 30 % respectivement.
Quant au stock de logements neufs invendus, plusieurs villes de taille moyenne se distinguent : Lod (2 420 unités) et Beer Yaakov (2 230) arrivent en tête, suivies par Kiryat Ono, Raanana, Ofakim, Kiryat Bialik, Or Yehuda et Netivot, toutes avec plus de 1 000 logements encore sur le marché.
L’analyse des tendances sur le long terme révèle un retournement progressif. Après une période de baisse entre 2021 et mi-2023, une reprise s’est amorcée jusqu’à mi-2024, avant de laisser place à un nouveau déclin. Depuis juillet 2024, le volume mensuel global des ventes diminue de 1,7 % en moyenne, avec un recul encore plus marqué pour les logements neufs (-3,0 % par mois).
Ces évolutions traduisent un changement structurel du marché : les volumes de transactions diminuent, les invendus s’accumulent, et l’écart entre l’offre et la demande s’accentue. Ce ralentissement entraîne une situation où l’offre progresse plus rapidement que la demande — en particulier dans les projets neufs. Si cette tendance devait se poursuivre, la pression sur les promoteurs s’intensifierait, les contraignant pour certains à baisser les prix ou à suspendre la commercialisation de leurs biens. Dans un contexte de taux d’intérêt élevés et de charge croissante liée aux prêts hypothécaires, de nombreux ménages renoncent à l’achat et se tournent vers la location. Ce basculement vers un marché locatif, autrefois perçu comme transitoire, s’installe désormais comme une réalité durable pour une part croissante de la population israélienne.