Les trois membres de la Commission permanente d'enquête du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies sur Israël ont annoncé de manière surprise leur démission collective, dans un contexte de pression croissante de l'administration Trump sur les instances onusiennes critiques d'Israël.
Navi Pillay, 83 ans, présidente de la commission et ancienne présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda, a annoncé sa démission le 8 juillet en invoquant "l'âge, des problèmes de santé et le poids de plusieurs autres engagements". Chris Sidoti, 74 ans, a démissionné le lendemain, déclarant que le départ de Pillay constituait "un moment approprié pour reconstituer la commission", tandis que Miloon Kothari, originaire d'Inde, a également présenté sa lettre de démission.
Cette démission en bloc intervient dans un contexte particulièrement tendu pour les Nations Unies, quelques jours seulement après que l'administration Trump ait imposé des sanctions à Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens, accusée par le secrétaire d'État Marco Rubio de mener une "campagne de guerre politique et économique contre les États-Unis et Israël".
Une commission controversée depuis sa création
Créée en 2021 par le Conseil des droits de l'homme, cette commission d'enquête était la première de l'histoire de l'ONU à disposer d'un mandat permanent pour enquêter sur les violations des droits de l'homme présumées dans les territoires palestiniens et en Israël. Elle était composée de 47 États membres de l'ONU.
Les travaux de la commission ont été marqués par des prises de position particulièrement critiques envers Israël. En juin 2024, Chris Sidoti avait déclaré devant l'ONU à Genève que "l'armée israélienne est l'une des armées les plus criminelles au monde", tandis qu'en juin 2025, il avait établi une équivalence entre les otages israéliens et ce qu'il appelait les "otages" palestiniens. Navi Pillay et Miloon Kothari se sont également illustrés par des déclarations violemment hostiles à Israël.
Un "effet domino" selon les observateurs
L'organisation UN Watch, qui surveille les activités des Nations Unies, a établi un lien direct entre ces démissions et les récentes sanctions américaines. Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch, a qualifié ces démissions de "tournant" et a souligné que "les dominos sont en train de tomber : d'abord le secrétaire d'État américain a décidé d'imposer des sanctions à Albanese, et maintenant les architectes de l'inquisition anti-israélienne quittent le navire".
L'organisation a appelé le Conseil des droits de l'homme à ne pas remplacer les trois commissaires, mais à dissoudre entièrement la commission, considérant qu'elle avait perdu sa légitimité.