Dans une tribune publiée lundi dans le Financial Times, Ruchir Sharma, président de la société d’investissement Rockefeller International, analyse le bond spectaculaire de la Bourse israélienne, en dépit — ou précisément dans le contexte — de la guerre en cours avec l’Iran.
Alors que la plupart des analystes redoutaient une escalade régionale, les marchés ont, selon Sharma, envoyé un signal clair et contraire : le conflit touche à sa fin, et Israël en sortira vainqueur, tant sur le plan militaire qu’économique.
Sharma souligne que la Bourse de Tel-Aviv a enregistré un rebond de près de 80 % depuis l’attaque du 7 octobre — une performance inégalée à l’échelle mondiale sur la période. Malgré les critiques internationales à l’encontre d’Israël, à la fois pour ses opérations militaires à Gaza et ses frappes contre des cibles iraniennes, le marché israélien a bénéficié d’un afflux d’investissements étrangers, contribuant à cette envolée.
Selon lui, les marchés délivrent un message sans ambiguïté : Israël n’est pas seulement une puissance militaire, c’est aussi une économie technologique de premier plan, et la seule de la région à avoir atteint le statut de marché développé.
Sharma rappelle qu’Israël est la seule nation du Moyen-Orient à avoir franchi deux étapes rares : elle est classée économie développée par le Fonds monétaire international (FMI) et reconnue comme marché financier avancé par MSCI, l’un des classements les plus prestigieux du monde de la finance. « Sur quelque 200 pays dans le monde, seuls environ 40 sont considérés comme des économies développées, et encore moins accèdent au rang de marchés financiers développés », écrit-il.
Alors que dans la majorité des pays de la région, le revenu par habitant stagne depuis des décennies, il a presque triplé en Israël depuis l’an 2000. Ce progrès, note Sharma, ne s’explique pas par des ressources naturelles, mais par une économie fondée sur la technologie, portée par des réformes structurelles profondes, des investissements soutenus dans le capital humain, et une culture d’innovation désormais présente dans tous les secteurs : des gains de productivité à l’essor des exportations technologiques.
Sharma conclut sa tribune sur une formule sans équivoque : « Les marchés ne sont pas guidés par les émotions, ils perçoivent la réalité. Et selon leur lecture, Israël est le vainqueur économique incontestable du Moyen-Orient. »