Alors que le gouvernement australien affirme depuis des mois qu’il ne fournit aucune pièce détachée pour les avions de chasse F-35 israéliens, une enquête du média indépendant Declassified Australia, relayée par Consortium News, affirme le contraire : des pièces seraient bel et bien expédiées en toute discrétion depuis l’Australie vers Israël.
Selon l'enquête, des documents de fret aérien attestent de l’expédition de pièces d’avions depuis Sydney vers Tel-Aviv, décrites comme des « aircraft parts » -pièces d’avion. S’il est encore difficile de déterminer s’il s’agit de livraisons isolées ou de la partie émergée d’un trafic régulier, le média y voit une preuve de la complicité australienne dans des “crimes de guerre” présumés commis à Gaza.
L’un des vols concernés est parti de Sydney le 4 juillet dernier, à bord du vol TG472 de Thai Airways, direction Bangkok, avant correspondance avec le vol LY82 d’El Al à destination de Tel-Aviv, arrivé le 6 juillet.
Le colis enregistré pesait seulement un kilo, était répertorié comme "packing" et classé EAR99, une catégorie définie par les réglementations américaines sur les exportations, relative aux biens à double usage – civil et militaire.
Les documents identifient Lockheed Martin comme fournisseur d’origine. Le géant américain est en effet responsable de la gestion de la chaîne logistique mondiale du programme F-35 Joint Strike Fighter, dont il conserve la propriété des composants. Mais surtout, les enregistrements désignent la RAAF – la Royal Australian Air Force – comme fournisseur. Le point de départ est listé comme Tindal, avec une prise en charge à Williamtown, deux bases militaires australiennes, et une destination finale : Tel-Aviv-Jaffa, Israël.
L’enquête dénonce une stratégie de "plausible deniability" -déni plausible- une posture qui permet à un gouvernement de nier toute responsabilité en entretenant l’ambiguïté entre les actions concrètes et les positions officielles.
« Le gouvernement fédéral ne peut plus prétendre ignorer ou nier ces envois. Les preuves logistiques sont là », affirme Declassified Australia, qui appelle à une enquête parlementaire formelle sur le soutien militaire indirect de l’Australie à Israël et son rôle dans les opérations à Gaza.