Nous vous annoncions ici-même la tenue de ce sommet inédit et ce qui s'y tramerait...Il vient de s'achever et sous la bannière du groupe de La Haye, douze pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont annoncé l’adoption d’un embargo unilatéral sur les exportations d’armes vers Israël. Ils disent vouloir « mettre fin à l’ère de l’impunité » dans la bande de Gaza, et appellent la communauté internationale à emboîter le pas.
Portée par la Colombie et l’Afrique du Sud, co-présidentes du groupe, la déclaration interdit toute vente, transfert ou livraison d’armes, de munitions, de matériel militaire ou de biens à double usage vers Israël. S’ajoutent des mesures logistiques : les navires suspectés de transporter des équipements militaires à destination de l'État hébreu ne seront plus autorisés à accoster, transiter ou être réparés dans les ports des pays signataires.
Parmi les États ayant signé la résolution, la moitié des pays participants : Bolivie, Cuba, Indonésie, Irak, Libye, Malaisie, Namibie, Nicaragua, Oman et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Ces pays, en pratique, ne figurant pas parmi les fournisseurs d’armement d’Israël, la portée immédiate du texte reste donc limitée. Mais l’objectif est ailleurs : afficher une posture collective ferme et créer un précédent diplomatique motivé par l’arrêt rendu le 19 juillet 2024 par la Cour internationale de Justice, qui juge l’occupation israélienne des territoires palestiniens contraire au droit international. Un texte, bien que non contraignant, qui invite les États à ne pas soutenir cette occupation, et ouvre la voie à des mesures coercitives unilatérales.
Présents aux côtés du président colombien Gustavo Petro, de son homologue sud-africain Ronald Lamola et de la diplomate Rosa Yolanda Villavicencio, plusieurs représentants palestiniens ont pris la parole, dont l’ambassadeur auprès de l’ONU Riyad Mansour. La rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, a quant à elle dénoncé la « paralysie de la communauté internationale » face aux morts à Gaza. Selon elle, « refuser de qualifier la situation de génocide est déjà une posture politique ».
Et devinez qui avait fait le voyage jusqu'à Bogota ? Si vous avez dit l'euro-députée LFI Rima Hassan, vous avez gagné...