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Gaza Marine : un trésor gazier de 4 milliards toujours sous les eaux

Malgré son immense potentiel énergétique, le champ gazier offshore Gaza Marine reste inexploité depuis près de 30 ans, paralysé par des querelles juridiques et des tensions politiques persistantes.

2 minutes
21 juillet 2025

ParDelphine Miller

Gaza Marine : un trésor gazier de 4 milliards toujours sous les eaux
Photo: Ali Hassan/Flash90

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Découvert en 2000 au large de la bande de Gaza, le gisement Gaza Marine contiendrait environ 30 milliards de m³ de gaz naturel, pour une valeur estimée à 4 milliards de dollars. Pourtant, aucun mètre cube n’a été extrait à ce jour. L’exploitation du site est empêchée par l’absence de reconnaissance d’une souveraineté claire sur la zone, les rivalités entre Israël et l’Autorité palestinienne, et les craintes qu’un tel projet profite au Hamas.

Pour Michael Bron, expert du dossier, seule une reconnaissance internationale d’un État palestinien permettrait de lever les obstacles juridiques. « Ce ne sera pas une révolution économique, mais cela donnerait aux Palestiniens un revenu indépendant, non lié à l’aide étrangère », affirme-t-il.

La situation est d’autant plus complexe que la zone maritime « G », où Gaza Marine est situé, fait l’objet de litiges. Israël y a accordé six licences, bien que 62 % de cette zone soient revendiqués par les Palestiniens depuis leur adhésion à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer en 2015. Israël, qui n’a pas signé cette convention, conteste cette revendication.

L’ONG Global Witness dénonce également l’absence de compensation pour l’Autorité palestinienne concernant un oléoduc israélo-égyptien traversant les eaux de Gaza.

Le projet, lancé à l’origine avec BG Gas et la société palestinienne CCC, visait à fournir du gaz à la centrale de Gaza. Mais après l’arrivée du Hamas au pouvoir en 2007, Israël a bloqué toute avancée par crainte de voir le groupe islamiste bénéficier des revenus. Le projet a alors été gelé.

En juin 2023, Israël a autorisé l’égyptienne EGAS à reprendre le développement du champ, quelques mois avant l’attaque du Hamas du 7 octobre. Selon Bron, Israël, qui dispose déjà d’importantes réserves gazières, n’a ni intérêt économique ni fondement légal pour s’opposer à une exploitation par un État palestinien reconnu.

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