Dans un communiqué publié lundi soir sur le réseau social X, le syndicat des journalistes SDJ de l'AFP a lancé un cri d'alarme, affirmant que ses journalistes se trouvent à Gaza étaient susceptibles de mourir de faim. "Depuis la création de l'AFP en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans les conflits, il y a eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun d'entre nous ne se souvient d'avoir vu un collègue mourir de faim", dénonce l'organisation syndicale.
L'AFP emploie actuellement dans la bande de Gaza un reporter indépendant, trois photographes et six vidéastes indépendants. Parmi eux, Bashar Taleb, photographe de 30 ans, qui a partagé un message sur Facebook samedi : "Je n'ai plus la force de couvrir les médias. Je suis maigre et je ne peux plus marcher." Il affirme que son frère aîné s'est évanoui à cause de la faim.
Une autre journaliste affirme sur les réseaux sociaux : "Chaque fois que je quitte la tente pour couvrir un événement, réaliser une interview ou documenter un fait, je ne sais pas si je reviendrai en vie." Elle identifie le manque de nourriture et d'eau comme "le problème le plus difficile" auquel elle est confrontée.
Bien que les journalistes de l'AFP perçoivent leur salaire mensuel, le syndicat explique qu'ils n'ont rien à acheter ou sont contraints de payer des prix exorbitants. "Nous pouvons apprendre leur mort à tout moment, et c'est insupportable", conclut dramatiquement le communiqué syndical.
Interrogé après ce communiqué sur la situation des employés de l'AFP à Gaza, le ministre des Affaires étrangères français a répondu : « Nous espérons pouvoir faire sortir certains journalistes de Gaza dans les semaines à venir". Jean-Noël Barrot a appelé à un « accès libre et indépendant des journalistes » à la bande de Gaza, afin de « montrer ce qui s'y passe ».
Rappelons que selon les données relayées par l'armée israélienne qui se trouve sur place, il existe bien "des tensions sanitaires et humanitaires dans la bande de Gaza", mais il n'y a pas de famine.