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Appels à la démission du recteur de l’Université de Glasgow

En cause, un tweet controversé qui évoque une « solution finale » à Gaza

3 minutes
21 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Appels à la démission du recteur de l’Université de Glasgow
Sans crédit

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Ghassan Abu Sittah, chirurgien britannique d’origine palestinienne et actuel recteur de l’Université de Glasgow, a déclenché une vive polémique en comparant sur X/Twitter la situation à Gaza à la « solution finale ».

« Gaza meurt de faim. La solution finale, c’est à nous. C’est une solution finale américaine, britannique, allemande et française, avec des mains israéliennes. »

Une publication immédiatement dénoncée par plusieurs associations juives comme antisémite et relevant d’un révisionnisme dangereux. Selon la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste à laquelle Abu Sittah s’est déclaré publiquement opposé – la comparaison entre les politiques israéliennes et celles des nazis constitue une manifestation claire d’antisémitisme.

Un passif militant très critiqué

Né au Koweït et installé au Royaume-Uni, Abu Sittah est un militant pro-palestinien notoire. Lors de sa nomination en tant que recteur en avril 2024, il avait promis d’œuvrer à l’abandon par l’université de Glasgow de la définition IHRA, estimant qu’elle « confond antisionisme et antisémitisme ». Toutes ses promesses de campagne rectorale concernaient d’ailleurs des engagements contre Israël ou en faveur de causes palestiniennes.

Son parcours militant avait déjà suscité l’inquiétude : il a notamment fait l’éloge dans la presse de plusieurs membres du Front populaire de libération de la Palestine, organisation considérée comme terroriste par l’UE. En 2018, dans une tribune publiée par le journal libanais Al-Akhbar, affilié au Hezbollah, il saluait le « martyre » d’Ahmad Nasr Jarrar, auteur d’un attentat meurtrier en Cisjordanie.

Le Glasgow Jewish Society, qui représente les étudiants juifs du campus, avait dès 2024 exprimé sa « profonde inquiétude » quant à sa nomination, y voyant une menace directe pour la sécurité et le bien-être des étudiants juifs :

« Redéfinir l’antisémitisme contre l’avis des premiers concernés sape leur sentiment de sécurité », avait déclaré l’organisation étudiante, qui qualifie la définition IHRA de « référence absolue ».

Le tweet de Ghassan Abu Sittah a relancé les appels à sa démission. La direction de l’Université de Glasgow ne s’est pas encore exprimée officiellement.

Refoulé en Allemagne et en France

Le chirurgien palestino-britannique Ghassan Abu Sitta, quina passé un mois et demi à Gaza, au début de la guerre, s’est vu refuser l’entrée, samedi 4 mai 2024, sur le territoire français. Arrivé en début de matinée à l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle, en provenance de Londres, où il réside, le médecin, qui devait intervenir dans un colloque organisé ce même jour au Sénat, a été refoulé par la police des frontières. Raison invoquée par les agents : les autorités allemandes, qui l’avaient elles aussi empêché de pénétrer sur leur sol à la mi-avril, alors qu’il devait participer à une conférence sur la Palestine à Berlin, l’avaient interdit de visa, pour une durée d’un an dans tous les Etats de l'espace Schengen.