Les terroristes houthis du Yémen ont publié lundi soir une vidéo montrant plusieurs membres d'équipage du cargo Eternity C, coulé plus tôt ce mois-ci, dans une opération de propagande orchestrée depuis un hôpital yéménite.
L'Eternity C, navire grec battant pavillon libérien, avait été attaqué le 8 juillet en mer Rouge par des missiles, drones et lance-roquettes houthis alors qu'il faisait route de Port-Saïd vers Djeddah. L'offensive, qui a coûté la vie à quatre personnes, constitue la première attaque meurtrière des Houthis contre un navire depuis plus d'un an.
Sur les 25 personnes à bord (22 membres d'équipage et trois gardes de sécurité), au moins quatre ont été secourues par la force navale européenne, tandis que dix autres auraient été enlevées par les Houthis. Plusieurs marins demeurent portés disparus.
Des déclarations sous contrainte
Dans la vidéo diffusée lundi, les otages affirment sous l'œil des caméras que leur navire se dirigeait effectivement vers le port israélien d'Eilat, comme le prétendent les Houthis. "Le capitaine nous a informés qu'une date d'arrivée définitive avait été fixée pour Eilat, après notre passage par Djeddah", déclare l'un des marins interrogés.
Les prisonniers lancent également des appels aux autres navires : "Ne partez pas pour Israël, car c'est très dangereux et de nombreux Palestiniens souffrent", déclare l'un d'eux, tandis qu'un autre avertit que "la mer Rouge est sûre, mais si vous transportez des marchandises en provenance d'Israël, vous aurez des problèmes".
La vidéo se conclut par des excuses contraintes au peuple palestinien. "Je tiens à présenter mes excuses aux Palestiniens pour le fait que notre bateau était en route vers Israël", déclare un otage, tandis que ses compagnons d'infortune scandent à l'unisson : "Nous sommes désolés, Palestiniens".
Tout au long des interviews, les membres d'équipage remercient la "marine yéménite" de les avoir secourus et les Houthis de leur hébergement. La mise en scène inclut même des appels téléphoniques avec leurs mères, destinés à humaniser leur situation.
Alors que le porte-parole houthi Yahya Sarie présente la capture des marins comme une "opération de sauvetage", Washington dénonce un véritable enlèvement.