En quelques mois seulement, l’Iran a vu partir ou a expulsé plus de 1,4 million d’Afghans. Si l’hostilité envers ces réfugiés n’est pas nouvelle, elle a pris une tournure inquiétante depuis la guerre avec Israël en juin dernier. Les autorités iraniennes ont commencé à accuser des Afghans de coopérer avec les services de renseignement israéliens et américains, ce qui a déclenché une vague de violences, d’arrestations arbitraires, et d’expulsions brutales.
Dans plusieurs villes iraniennes, les Afghans sont devenus la cible d’insultes, d’agressions et de descentes policières. Beaucoup ont fui dans la précipitation, abandonnant biens, argent et documents. À la frontière, les témoignages recueillis font état de passages forcés, parfois violents, et d’extorsions.
Les autorités talibanes, qui contrôlent l’Afghanistan, ont confirmé l’arrivée massive de leurs compatriotes, mais peinent à gérer ce flux soudain. Dans un pays déjà économiquement exsangue, cette situation aggrave la crise humanitaire.
Ce nouvel épisode de tensions montre comment la République islamique d’Iran instrumentalise des populations vulnérables dans le cadre de ses conflits géopolitiques, au mépris du droit international et des droits humains fondamentaux.