L’attentat intervient dans un contexte de hausse marquée des actes antisémites en Australie depuis le 7 octobre 2023. D’après les données de l’Executive Council of Australian Jewry, plus de 2 000 incidents antisémites ont été recensés en 2023-2024, suivis de 1 654 incidents en 2024-2025. Si le pic initial a légèrement diminué, les organisations communautaires soulignent une aggravation de la gravité des faits, avec des agressions visant directement des institutions et des rassemblements juifs.
Ces violences s’inscrivent dans une succession d’incidents observés ces deux dernières années : campagnes de harcèlement et de doxxing en ligne, tensions sur les lieux de travail, difficultés signalées sur certains campus universitaires, puis attaques contre des commerces casher et des synagogues. Les autorités australiennes ont par ailleurs reconnu l’implication possible d’acteurs étrangers dans des actions ciblant des institutions juives.
Le traitement médiatique et institutionnel de ces événements doit aussi être dénoncé. La qualification parfois prudente ou tardive des faits, tant dans l’espace public que dans certaines réponses officielles, est sans aucun doute un facteur ayant contribué à une banalisation progressive des agressions.
L’Australie abrite une importante communauté juive, notamment à Melbourne, qui compte de nombreux survivants de la Shoah et leurs descendants. Dans ce contexte, la communauté pouvait s'attendre à une réponse plus cohérente et plus ferme, fondée sur l’application rigoureuse de la loi, la protection des institutions communautaires, la responsabilité des universités concernant la sécurité des étudiants juifs, et un traitement médiatique précis des faits.
La fusillade de Bondi Beach apparaît ainsi comme un événement révélateur, qui met en lumière les limites des réponses apportées jusqu’à présent face à la montée de l’antisémitisme en Australie.