International

Des armes canadiennes toujours exportée vers Israël

Face à ce qu'elle qualifie de double discours du gouvernement fédéral, une coalition d’ONG pro-palestiniennes appelle à un embargo total

2 minutes
30 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Des armes canadiennes toujours exportée vers Israël
Tsahal

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Alors que le gouvernement canadien soutient qu'aucun nouvel envoi d’armes vers Israël n’a été approuvé depuis janvier 2024, un rapport publié par une coalition de groupes propalestiniens remet en cause cette affirmation. En se fondant sur des registres publics d’importation israéliens et d’expédition canadienne, l’ONG révèle que des composants d’armement continuent bel et bien à transiter vers Israël. Selon les documents consultés, des pièces militaires et munitions d’origine canadienne figurent dans les bases de données officielles de l’administration fiscale israélienne, y compris des cargaisons datées de la semaine dernière. L’enquête fait état de 47 livraisons récentes en provenance de six villes canadiennes — Montréal, Halifax, Ottawa, Vancouver, Calgary et Toronto — transportées notamment par des vols commerciaux via Air Canada ou Air Transat. Deux cargaisons maritimes ont également quitté Halifax pour les ports israéliens de Haïfa et Ashdod, la dernière en date étant partie le 11 juillet 2025. Parmi les expéditions, figure notamment une livraison de cartouches produites par l’usine québécoise de General Dynamics, expédiée depuis Montréal le 17 juillet via la compagnie Challenge Airlines IL. L’entreprise affirme que les munitions envoyées étaient « non létales », de type balles à blanc, et ne nécessitaient donc pas de permis d’exportation. Une justification qui ne convainc pas les organisations à l’origine du rapport.

Le gouvernement canadien avait annoncé que seuls les équipements susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza seraient soumis à restrictions depuis janvier 2024. Pourtant, Israël demeure le quatrième client de l’industrie militaire canadienne cette année-là, avec 164 permis. Plusieurs autorisations ont même été accordées après le 7 octobre 2023, date du début de la guerre entre Israël et le Hamas. Face à "ces incohérences et le manque de transparence", les ONG appellent à un embargo complet. Du côté d'Ottawa, pas de réaction à ce rapport.