La Conférence internationale des Unions interparlementaires (UIP) au siège des Nations Unies a été marquée ce mercredi par un incident diplomatique majeur. Plusieurs délégations ont quitté la salle de manière ostentatoire pendant le discours du président de la Knesset israélienne, Amir Ohana.
Les représentants de l'Iran, de l'Autorité palestinienne et du Yémen ont abandonné leurs sièges dès le début de l'intervention d'Ohana, exprimant ainsi leur désapprobation face aux propos du dirigeant israélien.
Dans son discours, Amir Ohana n'a pas mâché ses mots concernant les récentes déclarations du président français et du Premier ministre britannique sur la reconnaissance d'un État palestinien. "Donner au Hamas une récompense sous la forme de la reconnaissance d'un État palestinien n'apportera ni stabilité, ni partenariat, ni paix", a-t-il affirmé.
Le président de la Knesset a usé de la provocation, déclarant : "Si vous souhaitez établir ce que vous appelez un État palestinien, établissez-le à Londres, à Paris, dans vos pays, qui ressemblent de plus en plus au Moyen-Orient."
Une vidéo du parlement iranien
Le moment le plus marquant du discours s'est produit lorsqu'Ohana a sorti un iPad pour diffuser une vidéo de la session parlementaire iranienne de juin dernier. Les images montraient des députés iraniens scandant "Mort à Israël, mort à l'Amérique" après l'adoption d'une loi visant à rompre les relations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.
"Ceci n'est pas un documentaire sur une cellule terroriste clandestine. Il s'agit du parlement officiel de la République islamique d'Iran", a commenté Ohana, établissant un parallèle historique inquiétant : "Malheureusement, nombreux sont ceux qui restent silencieux face à cette rhétorique menaçante, comme cela s'est produit il y a quatre-vingts ans."
Amir Ohana a également attaqué directement le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, qui avait brandi une photo du New York Times montrant un enfant gazaoui présenté comme "affamé". Le dirigeant israélien a dénoncé cette image comme une "fausse affirmation", précisant que l'enfant souffrait de paralysie cérébrale, fait que le journal américain a finalement reconnu ce mercredi.
"Une honte pour un journal. Une honte pour un président de parlement", a lancé Ohana, n'hésitant pas à les interpeller directement : "Honte à vous deux !"
Au cœur de son intervention, le président de la Knesset a rappelé la situation dramatique des otages israéliens : "Au moment même où nous parlons, cinquante de nos frères et sœurs, des innocents, sont retenus en otage par le Hamas. Ils meurent de faim. Ils sont torturés. Ils ont peur."
"Pas un seul Gazaoui n'a levé le petit doigt pour aider à les ramener chez eux", a souligné le responsable israélien. "Mais nous les ramènerons."
Malgré les tensions, Amir Ohana poursuit son agenda diplomatique intensif. Il a rencontré mercredi matin le Dr Ali Rashid Al Nuaimi, président de la Commission de la sécurité et des relations extérieures des Émirats arabes unis. Depuis son arrivée, il a multiplié les rencontres bilatérales avec ses homologues du Chili, du Brésil et de la Belgique.
Son programme prévoit plus de vingt rencontres avec des présidents de parlements du monde entier, notamment ceux d'Allemagne, d'Italie, de Suisse, du Royaume-Uni, de Slovaquie, de Suède, de République tchèque, du Ghana, du Népal et du Congo.