Economies & sciences

Tourisme en chute libre

Taux d’occupation historiquement bas dans les grandes villes et frilosité persistante des touristes étrangers : le secteur hôtelier israélien vit l’une de ses pires crises.

2 minutes
30 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Tourisme en chute libre
1 chambre sur 2 inoccupée à Tel-Aviv; Istock

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Une chambre sur trois vides à Jérusalem, une sur deux inoccupée à Tel-Aviv. En Israël, l’hôtellerie, déjà fragilisée par les années de pandémie et les cycles de violence avec Gaza, l’Iran et le Liban, encaisse aujourd’hui un nouveau choc, celui d’un tourisme international quasi à l’arrêt.

Selon les derniers relevés, la fréquentation touristique internationale au premier semestre 2025 a chuté de 73 % par rapport à l’année précédente, et de 78 % par rapport à 2019. Seuls 1,3 million de nuitées de touristes étrangers ont été enregistrées sur les six premiers mois de l’année. Côté tourisme intérieur, le bilan est à peine moins morose : environ 7,9 millions de nuitées, soit une baisse de 24 % en un an.

Les disparités géographiques sont frappantes. Si Eilat parvient à maintenir un taux d’occupation d’environ 70 %, Tel-Aviv tombe à 47 % et Jérusalem dégringole à 34 %, en dessous des seuils de rentabilité pour de nombreux établissements.

La désaffection touche avant tout les zones urbaines. Le tourisme d’affaires et les séjours culturels se sont presque totalement évaporés. A contrario, Eilat et la mer Morte, bastions du tourisme de loisirs, continuent de séduire les Israéliens, tout comme certaines zones du nord du pays, moins dépendantes du public étranger.

Face à l’effondrement du tourisme entrant, les hôteliers misent tout sur le public local. Formules tout compris, packages combinant hébergement, spa et gastronomie, promotions agressives : tout est bon pour maintenir la tête hors de l’eau. et offrir une expérience complète à des prix accessibles.

Le frein principal reste la sécurité. Les images d’attaques à la roquette, les tensions régionales persistantes et les violences du 7 octobre pèsent lourd sur l’image du pays à l’étranger. Mais ironiquement, les incidents récents visant des Israéliens à l’étranger – notamment à Athènes et à Rhodes – pourraient inciter une partie du public à redécouvrir les plages nationales et ce que le pays a à lui offrir.