La famille d'Eviatar David a autorisé samedi soir la diffusion d'extraits de vidéos bouleversantes publiées par le Hamas dans lesquelles apparaît leur fils, retenu captif par le Hamas depuis 666 jours. Ces images montrent le jeune homme de 23 ans dans un état critique, amaigri et émacié.

"Nous sommes contraints d'assister à la mort de notre fils et frère bien-aimé Eviatar, délibérément et cyniquement affamé dans les tunnels du Hamas à Gaza – un squelette vivant enterré vivant", a déclaré la famille dans un communiqué.

Au cours des dernières 24 heures, deux vidéos de l'otage ont été diffusées depuis le même tunnel souterrain. Dans la plus récente, datée du 28 juillet, Eviatar David affirme ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours. Il montre un calendrier manuscrit sur lequel il documente sa maigre alimentation quotidienne – principalement des lentilles et des haricots – et dit être nourri juste "pour ne pas mourir". Il souligne qu'il se passe parfois plusieurs jours d'affilée sans qu'il ne reçoive quoi que ce soit à manger.

La séquence la plus terrible montre le jeune homme contraint par ses ravisseurs à creuser sa propre tombe. S'adressant directement au Premier ministre Benyamin Netanyahou, il déclare : "Je me sens complètement abandonné par vous... Il semble que je sois en route vers la mort."

La famille d'Eviatar David dénonce ce qu'elle qualifie d'"expérience délibérée de famine à des fins de propagande". "Notre fils n'a plus que quelques jours à vivre dans son état actuel", alertent-ils, accusant le Hamas d'utiliser leur enfant comme "une expérience vivante dans une campagne de famine répugnante".

Eviatar David avait été enlevé le 7 octobre lors de l'attaque du festival Nova, en compagnie de son ami Guy Gilboa-Dalal, qui demeure également en captivité.

Négociations au point mort

Ces révélations interviennent dans un contexte de blocage des négociations. L'envoyé présidentiel américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a rencontré samedi les familles d'otages à Tel-Aviv lors d'une réunion tendue de trois heures.

Face aux questions pressantes des proches des captifs, Witkoff a reconnu la complexité de la situation : "Je comprends votre frustration. Si je suis à ce poste, c'est en partie parce que j'ai perdu un enfant. Je sais ce que c'est que de perdre un enfant."

Côté Hamas, les positions restent figées. Izzat al-Rashq, haut responsable de l'organisation, a rejeté toute perspective de désarmement, conditionnant tout progrès à "l'établissement d'un État palestinien pleinement souverain". L'organisation a qualifié la réponse israélienne de "non encourageante" et témoignant de "l'absence d'une réelle intention de mettre fin à la guerre".