Lors d’une conférence de presse exceptionnelle organisée ce lundi au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem à l’attention des médias internationaux, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a dénoncé l'attitude de certains gouvernements occidentaux et de la presse au regard de la situation des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza.
Avec à l'appui les terribles images des otages Evyatar David et Rom Braslavski, diffusées par le Hamas, le ministre a dénoncé la cruauté de leur détention et l’usage cynique que fait l’organisation terroriste des souffrances infligées aux otages. « Le week-end dernier, le Hamas et le Jihad islamique ont publié des vidéos glaçantes de nos otages. Le monde a pu constater leur état déplorable – affamés, torturés. Evyatar a été contraint de creuser sa propre tombe. Le bras épais du terroriste à ses côtés – tandis qu'Evyatar est décharné – résume toute la brutalité de cette réalité », a déclaré Sa’ar avec gravité.
Comparant les agissements du Hamas aux méthodes de Daech et des nazis, il a souligné que 50 otages se trouvent encore à Gaza, sans avoir reçu la visite d’un seul représentant du Comité international de la Croix-Rouge, en dépit des engagements pris à cet égard. Il a accusé le Hamas d’utiliser la famine comme un outil de pression et de propagande, tout en dénonçant une « campagne mensongère sur une prétendue famine à Gaza ».
Sa’ar a replacé la situation dans un cadre plus large, affirmant que le phénomène de l’enlèvement de civils par des États ou des groupes terroristes représente désormais un danger mondial. « Le monde doit mettre un terme à cette pratique odieuse. Cela pourrait arriver demain dans n’importe quel autre pays », a-t-il averti.
Il a également annoncé son départ imminent pour New York afin de participer à une session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question des otages, saluant le soutien des États-Unis et du Panama pour la convocation de cette réunion.
Le ministre a sévèrement critiqué l’absence des images des otages dans la couverture médiatique mondiale. « Le silence des unes du New York Times, du Washington Post et d’autres grands médias internationaux face à ces images insoutenables est une honte », a-t-il déclaré.
Réagissant par ailleurs à une déclaration du président français, Emmanuel Macron, qui avait évoqué des « otages des deux côtés », Sa’ar s'est insurgé: « D’un côté, il y a des civils kidnappés le 7 octobre, de l’autre, des terroristes condamnés pour meurtres. Il n’existe aucune symétrie entre ces deux réalités », a-t-il martelé.
Enfin, il a accusé plusieurs États occidentaux – notamment la France, le Canada et le Royaume-Uni – d’avoir récompensé le terrorisme en déclarant leur volonté de reconnaitre un État palestinien, compromettant ainsi les efforts en vue d’un accord pour la libération des otages et un cessez-le-feu. « Ces décisions ont renforcé la position du Hamas et affaibli les perspectives de paix. Il s’agit d’une faute morale grave et d’une absurdité politique. Si vous ne pouvez pas aider, au moins, ne faites pas de dégâts », a-t-il conclu.