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Hezbollah furieux après la décision de le désarmer

L'organisation terroriste dénonce une "trahison nationale" et un "cadeau stratégique à Israël" du gouvernement libanais : « Nous agirons comme si cette décision n’existait pas. »

2 minutes
6 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Hezbollah furieux après la décision de le désarmer
Joseph Aoun avec l’émissaire américain Thomas Barak, Crédit : présidence libanaise

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Hezbollah a vivement dénoncé ce mercredi la décision du gouvernement libanais d’entamer un processus de désarmement de ses milices, estimant qu’il s’agit d’une « trahison nationale » et d’un « cadeau stratégique à Israël ». « Nous agirons comme si cette décision n’existait pas », a déclaré l’organisation dans un communiqué, accusant le Premier ministre libanais, Najib Mikati, d’avoir commis un « péché historique » affaiblissant le Liban face à ses ennemis.

La polémique fait suite à une réunion ministérielle exceptionnelle à Beyrouth, au cours de laquelle le cabinet a demandé à l’armée libanaise de préparer, d’ici la fin de l’année, un plan visant à centraliser toutes les armes aux mains de l’État. Cette initiative, soutenue par le président Joseph Aoun, s’inscrit dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu avec Israël, qui interdit à toute force armée autre que l’armée libanaise d’opérer au sud du Litani. Mais cette fois, l’objectif est plus ambitieux : désarmer Hezbollah sur l’ensemble du territoire libanais.

Le projet, également soutenu par les États-Unis via leur envoyé spécial Thomas Burke, prévoit en contrepartie l’arrêt des frappes israéliennes, le retrait de Tsahal de certains points contestés à la frontière, ainsi que des aides internationales pour la reconstruction du Liban. Washington a mis la pression sur Beyrouth pour obtenir une déclaration officielle d’engagement à cet égard.

Hezbollah, qui conserve un poids politique et militaire significatif malgré ses pertes dans la guerre récente, rejette catégoriquement cette décision. Selon le mouvement chiite, celle-ci viole les engagements gouvernementaux de « libérer tous les territoires occupés » et de « préserver la capacité de résistance nationale ». Il accuse le gouvernement d’avoir « cédé au diktat américano-israélien » et affirme que ses ministres, ainsi que ceux du mouvement Amal, ont quitté la réunion en signe de protestation.

Au moment de la réunion, des partisans du mouvement ont manifesté dans la banlieue sud de Beyrouth, brandissant des drapeaux iraniens et des portraits de Hassan Nasrallah, tué dans une frappe imputée à Israël.

Hezbollah affirme rester ouvert au dialogue, mais « pas sous les bombes », et conditionne toute discussion sur une stratégie de défense nationale à la fin de « l’agression israélienne ».

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