Depuis plusieurs mois, des actions coordonnées des syndicats portuaires à travers l’Europe, souvent appuyés par des organisations pro-palestiniennes, perturbent sérieusement les livraisons d’équipements militaires à destination d’Israël. De la France à la Grèce, en passant par l’Italie et la Belgique, des travailleurs refusent de charger ou déchargent des conteneurs contenant du matériel militaire, par refus « de participer directement ou indirectement à des crimes commis à Gaza »..
Exemple, la semaine dernière, au port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, des ouvriers ont bloqué le chargement d’une cargaison suspectée de contenir des composants d’armes destinés à Israël. Alertés par leurs homologues du port italien de Gênes, ils ont réussi à retarder plusieurs jours le départ du navire. Une plainte d’une association juridique française a même abouti à un blocage temporaire de la cargaison, finalement renvoyée à son expéditeur.
Cette mobilisation ne se limite pas à la France : en Grèce, en Belgique, en Suède, au Maroc et en Italie, de nombreux syndicats ont annoncé ou mené des grèves et manifestations pour empêcher ces expéditions. Certains pays ont par ailleurs instauré des embargos officiels sur la vente ou le transit d’armes vers Israël, notamment la coalition de pays d’Amérique latine regroupés dans le groupe ALBA, ainsi que l’Espagne et la Turquie...et maintenant l'Allemagne.
La perturbation s’étend aussi aux aéroports, avec un retard notable au terminal de Roissy-Charles de Gaulle à Paris, où une cargaison de plaques blindées destinées à la société israélienne Elbit Systems a été bloquée environ un mois, en raison notamment de la mobilisation des employés.
Leur action a entraîné des répercussions économiques et opérationnelles pour l’industrie militaire israélienne, qui dépend de chaînes d’approvisionnement complexes et mondiales, mais pour l'heure, côté israélien, les autorités minimisent pour l’instant l’impact de ces blocages, assurant que les principaux acteurs de l’industrie disposent de fournisseurs alternatifs pour pallier ces interruptions. Mais certains experts estiment que la mobilisation internationale est inédite et pourrait avoir des conséquences durables sur la logistique et le coût de production du matériel militaire israélien.