Israël

La Histadrout ne participera pas à la grève nationale réclamée par les familles d’otages

Arnon Bar David a assuré les familles de son soutien mais estime qu'une telle démarche ne sera pas productive.

3 minutes
11 août 2025

ParGuitel Benishay

La Histadrout ne participera pas à la grève nationale réclamée par les familles d’otages
Arnon Bar David. Photo by Tomer Neuberg/Flash90

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Le secrétaire général de la Histadrout, Arnon Bar-David, ainsi que plusieurs responsables du secteur privé, ont rencontré ce lundi des représentants du QG des familles d’otages, dans le contexte de leur appel à une grève générale. À l’issue de la réunion, les familles ont annoncé que la centrale syndicale et les employeurs « soutiendront les gestes de solidarité des travailleurs dimanche prochain, pour renforcer les familles d’otages et appuyer la lutte en faveur du retour de toutes les personnes détenues ».

La Histadrout a précisé qu’Arnon Bar-David avait expliqué sa décision d’éviter une grève générale, exprimant la crainte qu’une telle initiative, à ce stade, détourne le débat public vers des considérations politiques. « Si je savais qu’une grève, non pas d’un jour mais de plusieurs, mettrait fin au problème, arrêterait la guerre et permettrait leur retour, je le ferais de toutes mes forces », a-t-il déclaré, tout en ajoutant : « Bien que mon cœur éclate de colère, cela n’aurait pas d'utilité. »

Le dirigeant syndical a toutefois indiqué qu’il inviterait les directions et comités d’entreprise à permettre aux salariés qui le souhaitent de participer aux manifestations, sans que leurs droits ne soient affectés en signe de soutien aux familles des otages.

La Histadrout et les représentants du secteur privé se sont également engagés à soutenir, dans la mesure du possible, les activités du QG des familles d'otages, y compris par la mise à disposition de ressources et de personnel, sans limite de durée.

Malgré ces déclarations, il reste incertain que les grands comités d’entreprise, tels que ceux des industries militaires, de l’Autorité des aéroports ou des chemins de fer, s’associent à la mobilisation et autorisent les employés à s’absenter pour participer aux protestations.

Après la rencontre, le QG des familles d'otages a déclaré : « La décision de poursuivre l’occupation de Gaza et la guerre entraînera de lourdes conséquences économiques et sociales. La Histadrout a été fondée sur des valeurs de solidarité mutuelle. Pour l’instant, elle a décidé de ne pas paralyser l’économie. » Les familles ont toutefois exprimé leur attente d’un « engagement dans une action nationale d’ampleur visant à éviter les risques immédiats et réels pour les otages vivants, à prévenir l’abandon des combattants et à protéger le tissu économique et social du pays ».

Un proche d’otage présent à la réunion a rapporté que les représentants syndicaux et patronaux « ont assuré qu’ils contribueraient en cas de besoin et nous aideraient ». Selon lui, « il existe une grande empathie et une volonté de participer à nos efforts, avec un appel à tous pour rejoindre la “journée d’arrêt” prévue le 17 du mois. Nous espérons renforcer la coopération avec la Histadrout et les voir plus impliqués à nos côtés. Leur cœur est avec nous et ils feront ce qu’ils peuvent. » Il a toutefois ajouté comprendre les limites actuelles : « Provoquer une grève en ce moment n’est pas quelque chose que j’attends de leur part. Nous avons obtenu de cette réunion ce qu’il était possible d’obtenir. »

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