Israël

''Ils buvaient des eaux usées et mangeaient des vers'': nouveaux détails sur les conditions de détention des otages

Le ministère de la Santé a adressé aujourd’hui (mardi) une demande au Comité international de la Croix-Rouge concernant l’état physique et psychologique des otages.

3 minutes
12 août 2025

ParGuitel Benishay

''Ils buvaient des eaux usées et mangeaient des vers'': nouveaux détails sur les conditions de détention des otages

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Le ministère de la Santé a adressé aujourd’hui (mardi) une demande au Comité international de la Croix-Rouge concernant l’état physique et psychologique des otages, à la suite de la diffusion, il y a environ une semaine, d’images particulièrement dures montrant Evyatar David et Rom Braslavsky.

Le rapport du ministère présente les dommages physiques et psychologiques subis par 12 personnes libérées ayant accepté de participer à la collecte d’informations. Il révèle également les sévices corporels infligés aux personnes enlevées à Gaza depuis le 7 octobre, ainsi que les tortures physiques et psychologiques prolongées subies sous la détention du Hamas et d’autres organisations terroristes.

Selon le rapport, les vidéos montrant Rom Braslavsky et Evyatar David reflètent la poursuite des souffrances et des mauvais traitements décrits : famine extrême, absence de soins médicaux appropriés, abus physiques et harcèlement continu.

Il apparaît également que les deux hommes sont en détresse psychologique extrême. Leur voix, leurs propos et leur comportement témoignent d’une profonde détresse, d’épuisement et d’absence d’espoir, avec un sentiment marqué d’abandon et de désespoir. Ces constats appellent, selon le ministère, une intervention internationale urgente pour fournir une aide médicale immédiate et ramener les otages en Israël afin de leur prodiguer des soins vitaux.

Les témoignages médicaux des anciens otages et entretiens avec les médecins montrent que les otages ont subi un traumatisme sévère dès leur enlèvement : violences physiques graves, tirs laissant balles et éclats dans leur corps, agressions par des foules gazaouies, incluant humiliations, insultes, coups directs et attaques à l’aide d’objets. Certains rescapés décrivent des scènes de lynchage, parfois répétées plusieurs fois par jour. Dans les premières heures et journées, beaucoup ont été ligotés très étroitement, perdant la sensibilité dans les doigts, et privés de mouvement pendant de longues heures, sans prise en compte de leurs besoins élémentaires.

Plusieurs ont assisté au meurtre de proches ou d’amis, et à la destruction de leur kibboutz, accentuant leur traumatisme et provoquant une grande incertitude quant au sort de leurs familles — incertitude exploitée par les terroristes.

La détention s’est déroulée dans des conditions variables : la plupart ont passé de longues périodes sous terre, dans des tunnels, avec seulement de rares sorties à l’air libre. Les déplacements se faisaient brutalement, parfois sur de longues distances de nuit, dans l’obscurité totale ou les yeux bandés, franchissant des obstacles dangereux.

Les conditions de vie étaient inhumaines, en violation flagrante des conventions internationales : espaces exigus (environ 2 m², hauteur inférieure à 1,5 m), jusqu’à six personnes entassées, sans possibilité de mouvement ni de sortie pendant des jours. Le régime alimentaire imposé relevait de la famine : un seul repas quotidien (pita ou riz), carencé en nutriments, parfois inexistant pendant plusieurs jours, et souvent impropre à la consommation (moisi, infesté de vers et d’insectes). L’eau fournie était contaminée — eau de mer ou eaux usées — et rationnée.

L’hygiène était quasi inexistante : absence d’accès régulier à des toilettes ou à l’eau courante, douches possibles seulement tous les quelques mois, eau froide et serviette commune, changement de vêtements rare, sous-vêtements remplacés une fois tous les six mois, sans considération pour les besoins des femmes. Dans les tunnels, les excréments étaient recueillis dans une fosse creusée sur place. Les otages dormaient sur le sol dur ou les parois du tunnel, sans matelas ni couverture, exposés aux insectes et nuisibles, subissant froid extrême ou chaleur accablante pendant de longues périodes.

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