Sous l’égide de l’envoyé américain pour la Syrie, Tom Barrack, le ministre israélien aux affaires stratégiques, Ron Dermer, devrait rencontrer mercredi à Paris le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shibani, ainsi que l’envoyé américain pour la Syrie, Tom Barrack. Il s’agira de la deuxième rencontre en trois semaines entre Dermer et Asaad al-Shibani et il sera question d'un accord selon lequel Israël fournirait une aide à la communauté druze d’al-Souweïda. L'administration Trump tente de jouer un rôle de médiateur entre les deux pays pour établir un couloir humanitaire reliant Israël à la ville d’al-Souweïda, dans le sud de la Syrie. Un tel accord pourrait représenter un pas significatif dans la construction de la confiance entre Israël et la Syrie et soutenir les efforts américains visant à promouvoir d’autres arrangements bilatéraux, ouvrant la voie à une éventuelle normalisation des relations à l’avenir. La mise en place du couloir humanitaire permettrait également de stabiliser la situation à al-Souweïda, d’éviter une crise humanitaire et de réduire les tensions dans la région.
Israël, qui a publiquement affirmé sa volonté de protéger la minorité druze en Syrie, avait déjà cherché à acheminer une aide à al-Souweïda via la Jordanie, mais Amman a refusé. En conséquence, Tsahal a organisé des parachutages humanitaires depuis les airs. Les responsables israéliens ont donc sollicité l’appui des États-Unis pour obtenir l’accord du gouvernement syrien en vue de la création d’un couloir humanitaire jusqu’aux Druzes d’al-Souweïda, à plusieurs dizaines de kilomètres de la frontière, d’autant plus que Damas hésite, craignant que les milices druzes locales n’utilisent le couloir pour le trafic d’armes. La réunion à Paris a pour objectif de définir les modalités de mise en place du couloir de manière à répondre aux exigences des deux parties.
La ville d’al-Souweïda, bastion des Druzes en Syrie, est devenue un point chaud de tensions durant la période de transition instable qui suit la chute du régime d’Assad. Cette semaine, l’ONU a mis en garde contre la détérioration de la situation à al-Souweïda, soulignant l’absence d’accès humanitaire en raison des checkpoints et du manque de sécurité qui empêchent la livraison d’une aide vitale à grande échelle.
Malgré un cessez-le-feu local, la ville reste instable. Hier l’envoyé américain a d'ailleurs rencontré à Amman les ministres des Affaires étrangères jordaniens et syriens pour discuter des moyens de stabiliser la situation.