L'armée libanaise a entamé ce jeudi une opération inédite de collecte d'armes dans les camps palestiniens, marquant une première étape vers la restriction des armements non-étatiques au Pays du Cèdre.

Le cabinet du Premier ministre libanais Nawaf Salam a annoncé que l'opération débute dans le camp de réfugiés de Bourj al-Barajneh, situé au sud de Beyrouth. Selon le communiqué du président du Comité de dialogue libano-palestinien, Ramez Damaskia, "une première vague de livraisons d'armes sera effectuée à l'armée libanaise au cours des prochaines semaines".

L'opération s'étendra ensuite à d'autres camps de réfugiés palestiniens à travers le territoire libanais.

Un journaliste de la chaîne LBCI, présent à Bourj al-Barajneh, a précisé que les armes concernées sont "des roquettes, qu'il s'agisse de roquettes lourdes ou moyennes, et aussi des mortiers". Il a également indiqué que selon les discussions dans le camp, "ces armes n'appartiennent pas au Fatah".

Ultilisant ces armes, des groupes palestiniens liés au Hamas ont régulièrement lancé des attaques contre Israël aux côtés du Hezbollah après le 7 octobre.

Application d'un accord conclu en mai

Cette opération concrétise les décisions du sommet libano-palestinien conclu en mai entre le président libanais Joseph Aoun et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Cet accord soulignait "la souveraineté libanaise sur les terres du pays, le déploiement d'un gouvernement local et la mise en œuvre du principe de limitation des armements".

Initialement prévue à la mi-juin, la collecte d'armes avait été reportée en raison de divisions au sein du mouvement palestinien. "Diverses positions ont appelé à une action lente, tandis qu'une autre partie a accepté la restitution des armes", expliquant même le remplacement de l'ambassadeur palestinien au Liban.

"La première phase de la restitution des armes dans les camps de réfugiés palestiniens débutera dans les camps de la périphérie de Beyrouth et s'achèvera dans les camps du nord et du sud du Liban", a précisé le journaliste libanais.

Bien que cette opération ne concerne pas encore les armes du Hezbollah, elle constitue une première étape significative vers le renforcement du contrôle étatique libanais sur les armements présents sur son territoire.