« Les dégâts s’accumulent, mais ils ne rétablissent pas l’équilibre », soulignent les experts. Les frappes, souvent combinées avec des opérations en mer ou par l’air, restent concentrées sur des cibles connues et accessibles, mais ne suffisent pas à neutraliser l’ensemble des réseaux houthis. Seule une combinaison de frappes et d’actions coordonnées, impliquant notamment des alliés régionaux, pourrait réduire significativement la menace des tirs de missiles dirigés vers Israël. Il faut rappeler que les Houthis répètent sans cesse qu’ils ne cesseront leurs attaques qu’une fois la campagne à Gaza terminée. Il faut donc prendre ces éléments en compte. On peut réduire le nombre de tirs vers Israël : cela a été partiellement réussi, mais il semble impossible de les arrêter complètement.
De surcroît, l’éloignement géographique des zones ciblées – plus de 1 600 km d’Israël – limite considérablement la capacité de Tsahal à intervenir rapidement, contrairement à des opérations au Liban ou à Gaza. Les tentatives de neutralisation de hauts responsables houthis ces dernières années ont été entravées par la distance et la complexité du terrain.
Sans compter que les Houthis sont particulièrement coriaces : ils ont résisté pendant huit ans à l’Arabie saoudite, dotée d’une armée largement supérieure, malgré des pertes humaines estimées à plusieurs dizaines de milliers. Ils ont des ambitions de leadership sur l’ensemble de l’axe chiite et considèrent leur leader, après l’élimination de Hassan Nasrallah, comme la personne susceptible de diriger cet axe.
Selon les experts, il faudra du temps : celui de collecter des renseignements – la collecte de renseignements au Yémen remonte à à peine deux ans – et d’établir des liens avec des groupes anti-Houthis situés dans le sud du Yémen. Ces alliances potentielles pourraient contribuer à réduire l’influence houthiste à long terme et soutenir l’effort militaire global, sans toutefois garantir une cessation immédiate des tirs de missiles contre Israël.