Au terme d'un procès qui n'aura duré à peine deux semaines, le tribunal de Sanaa, capitale du Yémen contrôlée par les Houthis, a rendu un verdict exceptionnellement sévère : 18 locaux ont été condamnés à mort, accusés d’avoir collaboré avec Israël, l’Arabie saoudite, le Royaume-Uni et les États-Unis. Deux autres accusés ont écopé de dix ans de prison. Selon l’annonce officielle, les exécutions seront réalisées par fusillade publique, dans le but déclaré d’« instaurer la crainte ».
Ces derniers mois, après une série d’attaques attribuées à Israël en juin et en août, des signes de forte instabilité ont été rapportés dans la chaîne de commandement houthiste. Les médias régionaux évoquaient un sentiment d’exposition croissant face à ce qu’ils appelaient des « capacités de renseignement avancées » Selon ces sources, cette crainte aurait provoqué une véritable secousse dans l’appareil sécuritaire, technologique et opérationnel des Houthis.
En réaction à ces frappes, les Houthis ont fortement durci les mesures imposées à la population : interdiction de photographier des zones touchées ; interdiction de transmettre des informations pouvant servir à des acteurs extérieurs ;Messages de menaces diffusés publiquement pour dissuader toute coopération.
Le mouvement a également mené une vague d’arrestations dans plusieurs villes.
Au début du mois, le ministère de l’Intérieur houthiste avait publié une déclaration affirmant avoir démantelé un réseau d’espionnage opérant pour une cellule conjointe américano-israélo-saoudienne.
Selon cette version, le « centre de commandement » du réseau se trouverait en Arabie saoudite, et ses membres auraient monté de petites équipes de renseignement, fournissant formation et matériel spécialisé.
Ces groupes, selon les Houthis, auraient transmis des données ayant aidé à identifier des cibles par Israël et les États-Unis.