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Est de la Galilée : moins d’une start-up sur deux a repris ses activités

Neuf mois après le cessez-le-feu au Nord, seules 64 entreprises technologiques ont relancé sur place. Les dirigeants dénoncent promesses non tenues et lourdeurs administratives.

2 minutes
25 août 2025

ParDelphine Miller

Est de la Galilée : moins d’une start-up sur deux a repris ses activités
Phoro: Michael Giladi/Flash90

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Neuf mois après le cessez-le-feu au Nord et six mois après la fin de l’évacuation, seules 64 des 163 sociétés tech/agritech actives avant-guerre fonctionnent de nouveau en Galilée orientale. Des dirigeants dénoncent des promesses non tenues et des procédures lourdes, malgré un potentiel de retour si l’État suit.

Un premier mappage du Centre de connaissance régional de la Galilée orientale (académie Tel-Haï) avec l’Eshkol Galilée orientale dresse un bilan préoccupant: sur 163 entreprises technologiques identifiées avant la guerre, 64 (environ 40 %) ont effectivement relancé leurs activités dans la région. Vingt-neuf ne sont plus actives du tout, et 32 ont repris… mais ailleurs qu’en Galilée orientale. Les auteurs soulignent toutefois un « potentiel de croissance significatif » si les pouvoirs publics apportent des incitations réelles au retour.

Sur le terrain, les acteurs économiques fustigent l’écart entre annonces et exécution. Le gouvernement a présenté cet été un plan de relance pour les communes de la frontière nord, chiffré à plus d’un demi-milliard de shekels, mais l’argent tarde et la bureaucratie freine la reprise, selon les témoignages recueillis.

Face à ces lenteurs, une aide philanthropique a permis de soutenir neuf start-ups (500 000 NIS chacune) prêtes à opérer à Kiryat Shmona et dans la région. Problème signalé par des bénéficiaires: l’administration a exigé la TVA sur ces subventions, réduisant d’autant l’oxygène financier disponible. « Même lorsqu’on reçoit un coup de pouce, on nous en reprend une partie », déplore la fondatrice de Noversis, revenue à Kiryat Shmona après des mois d’exil forcé et des dégâts matériels lourds.

D’autres cas illustrent la difficulté du retour. BlueTree, spécialiste des technologies de réduction du sucre, a déplacé provisoirement ses opérations à Katzrin et évoque les travaux à entreprendre, la réassurance des investisseurs et la lourdeur administrative avant tout redémarrage complet sur site. Pour son dirigeant, la transformation de Tel-Haï en université serait un « game changer » susceptible de fixer talents et entreprises dans la durée.

Interpellée, l’initiative gouvernementale « Momentum pour le Nord » assure reconnaître « l’importance cruciale » des start-ups pour l’économie locale et avance un dispositif de plus de 10 millions de NIS dédiés aux jeunes pousses, complété par des subventions, prêts garantis par l’État, subventions salariales et un centre d’aide. Reste, selon plusieurs entrepreneurs, à passer des conférences et formulaires à des décaissements rapides et lisibles.

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