L'armée israélienne a identifié ce lundi une menace provenant de l'hôpital Nasser à Khan Younès et a décidé de frapper le bâtiment, ont expliqué dans l'après-midi des sources sécuritaires. Cependant, l'armée a souligné que les circonstances de cette attaque - qui a fait selon les Palestiniens au moins 20 morts dont cinq journalistes selon les médias gazaouis - font encore l'objet d'une enquête.
La frappe contre l'hôpital de Khan Younès avait pour origine la présence d'une caméra sur le toit de l'établissement, utilisée par les combattants du Hamas pour filmer les forces de Tsahal. Les forces avaient reçu l'autorisation de neutraliser cette caméra, mais l'incident a dégénéré en une frappe plus large.
Le porte-parole de Tsahal a annoncé que le chef d'état-major, le général Eyal Zamir, a ordonné "l'ouverture d'une enquête préliminaire dans les plus brefs délais". L'armée a précisé : "Plus tôt dans la journée, les forces de Tsahal ont mené une frappe dans la zone de l'hôpital Nasser à Khan Younès. Tsahal regrette toute atteinte aux civils et ne vise en aucun cas délibérément les journalistes, œuvrant autant que possible à limiter les dommages tout en préservant la sécurité de nos forces."
Les sources sécuritaires ont précisé que l'attaque n'a pas été menée depuis les airs, mais à l'aide d'un missile sol-sol ou de tirs depuis la mer, à la demande de la 36e division opérant dans la région. Tsahal affirme que la menace identifiée provenait de l'enceinte hospitalière, qui était censée être évacuée selon les annonces préalables de l'armée.
Des images diffusées en ligne montrent le moment de la frappe contre le bâtiment Al-Yassin, situé dans le complexe de l'hôpital Nasser, retransmise en direct. Selon le "ministère gouvernemental de l'Information" du Hamas, l'attaque a tué les journalistes Hossam al-Masri, photographe de l'agence Reuters à Gaza ; Mohammed Salama, cameraman d'Al Jazeera ; et Mouaz Abu Taha. Parmi les victimes figure également la journaliste indépendante Mariam Abu Dakka, qui comptait plus de 200000 abonnés sur Instagram.
Selon les rapports, l'attaque s'est déroulée en deux phases : d'abord, un drone kamikaze a explosé dans les escaliers supérieurs d'un bâtiment situé dans l'enceinte hospitalière. Cette explosion a coûté la vie au journaliste Hossam al-Masri et au cameraman d'Al Jazeera Mohammed Salama. Peu après, une seconde frappe a visé la même zone, apparemment destinée à "achever la mission et neutraliser d'autres terroristes'', selon les informations rapportées.
Salama était le cameraman qui avait filmé avec enthousiasme la "cérémonie" de libération des corps de Kfir et Ariel Bibas, ainsi que d'Oded Lifshitz en février, dans le cadre du second accord d'échange d'otages. Il avait également été filmé pénétrant en territoire israélien lors de l'attaque du 7 octobre.