Quelques semaines après la rafle du Vel d’Hiv à Paris, une autre rafle de grande ampleur était organisée en Isère par le gouvernement de Vichy. Le 26 août 1942 353 hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés et conduits à la caserne Bizanet de Grenoble. Certains furent relâchés, d’autres non. Envoyés à Vénissieux, puis à Drancy, direction Auschwitz.

Ce mardi à Grenoble, se tenait la cérémonie annuelle d'hommage aux victimes de cette rafle.

Claus Habfast, conseiller municipal, y a prononcé une allocution au nom de la Mairie de Grenoble qui a gravement perturbé le déroulement de cet hommage.
En effet, il a choisi d'évoquer les ''victimes civiles'' à Gaza et d'incriminer ''le gouvernement d'extrême-droite israélien''. Et pour ajouter à l'ignominie, il a ignoré les massacres du 7 octobre et n'a pas rappelé que 50 otages israéliens étaient encore aux mains du Hamas.

Le président du CRIF local, Eric Hattab, a choisi de quitter la cérémonie. Il a été suivi par plusieurs élus locaux et d'autres personnes du public.
Dans un communiqué, Hattab écrit: ''Le Crif Grenoble-Dauphiné tient à faire part avec gravité de son indignation après le discours prononcé ce jour par Monsieur Claus Habfast, qui s’exprimait au nom de la Mairie de Grenoble, lors de la cérémonie commémorative de la rafle des familles juives du 26 août 1942. (...) En mélangeant la Shoah et la tragédie actuelle du Proche-Orient, le représentant de la Mairie de Grenoble a brouillé le message et offensé la mémoire des victimes. (...) Ce grave incident, inédit à ma connaissance lors d’une commémoration officielle, a eu de lourdes conséquences : la prière en hommage aux victimes n’a pas été récitée et la gerbe du CRIF n’a pas été déposée. Je le ressens comme une blessure infligée aux victimes. Mais la responsabilité en incombe à celui qui a choisi de détourner l’esprit de la cérémonie par ses paroles déplacées.

Le Crif Grenoble-Dauphiné condamne fermement ce détournement de mémoire. Les commémorations de la Shoah ne sauraient être instrumentalisées au service de causes politiques, quelles qu’elles soient. Il en va du respect des victimes''.

Le Crif exige que Claus Habfast soit écarté de toute prise de parole à l'avenir lors de cérémonies relatives à la Shoah.