« Ils m’ont tirée par les cheveux, frappée au ventre, pointé leurs armes sur moi. Ils m’ont humiliée, touchée, jetée sur une moto et emmenée à Gaza, je n'ai pas eu le choix. » C’est d’une voix ferme qu’Ilana Gritzewsky, ex-otage du Hamas enlevée au kibboutz Nir Oz le 7 octobre, a raconté son calvaire devant les Nations unies.
Elle a décrit comment, pour être déplacée sans éveiller de soupçons, ses geôliers la forçaient à marcher main dans la main avec l’un d’eux, comme si elle était son épouse. « Je levais les mains et je suppliais qu’on ne me viole pas, qu’on ne me tue pas. La seule chose à laquelle je pensais, c’était ma famille. »
Durant son transfert, elle raconte avoir perdu connaissance après avoir subi des attouchements et des violences sexuelles. À son réveil, nue et entourée de ses ravisseurs, elle n’a échappé à de nouveaux sévices qu’en prétextant être indisposée. « Ils m’ont jeté un hijab », a-t-elle ajouté.
Ses interrogatoires, menés en pleine nuit, n’étaient pas l’œuvre de combattants en uniforme. « L’un était professeur de mathématiques, l’autre avocat », a-t-elle précisé, soulignant le cynisme d’hommes menant une vie ordinaire parallèlement à leur rôle de geôliers.
À plusieurs reprises, ses ravisseurs ont joué avec ses espoirs. On lui a fait croire qu’elle rentrerait chez elle, avant de la conduire dans un tunnel où d’autres otages étaient détenus. Elle n’a jamais pu revoir son compagnon, Matan Zangauker, toujours otage du Hamas.
Face aux diplomates, Ilana Gritzewsky a élargi son témoignage au-delà de sa propre histoire. « Je ne suis pas ici pour moi, mais pour chaque femme et chaque homme qui ne sont pas rentrés. Pour les 50 otages encore à Gaza. »
Elle a interpellé la communauté internationale sur son « silence complice » : « Quand les cartels mexicains tuent et torturent, personne n’hésite à les appeler terroristes. Pourquoi le Hamas, qui brûle des enfants, viole des femmes et kidnappe des civils, n’est-il pas condamné de la même manière ? Pourquoi cette différence de traitement ? Ce n’est pas seulement de l’hypocrisie, c’est une trahison. »
« J’ai été libérée après 55 jours, mais mon âme est restée à Gaza », a-t-elle conclu, exhortant la communauté internationale, les ONG et les défenseurs des droits de l’Homme à faire entendre leur voix.