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Nouvelle plainte contre Karim Khan, procureur en chef de la CPI

Elle porte sur des faits de harcèlement sexuel, selon un mode opératoire similaire à celui de la première plainte.

2 minutes
28 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Nouvelle plainte contre Karim Khan, procureur en chef de la CPI
Photo: Ministerie van Buitenlandse Zaken. Flickr

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Une nouvelle plainte de harcèlement sexuel vise Karim Khan, procureur en chef de la Cour pénale internationale de La Haye, selon un reportage publié par The Guardian.

La plaignante, identifiée sous le pseudonyme « Patricia », affirme que Khan a abusé de son autorité pour la harceler lorsqu’elle travaillait comme stagiaire non rémunérée dans son bureau en 2009. Dans son témoignage, elle décrit des gestes répétés et des sollicitations de nature sexuelle. Selon elle, ces agissements se sont déroulés à son domicile, où Khan lui demandait à plusieurs reprises de se rendre pour des raisons professionnelles. « Je me sentais piégée », confie-t-elle, soulignant la pression professionnelle et économique qui l’a empêchée de dénoncer ces comportements à l’époque.

Cette plainte intervient après qu’une première affaire de harcèlement sexuel impliquant Khan a été révélée par une autre employée de la CPI, Khan a été temporairement suspendu de ses fonctions de procureur en chef pendant l’enquête sur cette première plainte. Les enquêtes montrent un schéma similaire : des invitations au domicile du procureur, des contacts physiques non consentis et des pressions pour des relations sexuelles.

Les avocats de Khan contestent catégoriquement toutes les accusations, qualifiant les allégations de « mensonges absolus » et affirmant avoir fourni des preuves détaillées à l’enquête qui contredisent ces affirmations. Khan et ses représentants ont également tenté de lier les accusations aux mandats d’arrêt qu’il a émis contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant en mai 2024, suggérant un prétendu complot visant à nuire à sa réputation, sans qu’aucune preuve de collusion n’ait été établie.

L’enquête du Bureau de surveillance interne de l’ONU, qui a reçu le témoignage de « Patricia », devrait être transmise à un panel d’experts juridiques conseillant l’organe directeur de la CPI. Si Khan est reconnu coupable de « mauvaise conduite grave » ou de violation de ses obligations, il pourrait être destitué par un vote secret des 125 États parties au Statut de Rome.

Par ailleurs, le procureur et plusieurs de ses collaborateurs ont fait l’objet de sanctions américaines, incluant le gel de leurs avoirs et l’exclusion du système financier des États-Unis en raison des mandats d'arrêt que ces derniers avaient décidé d'émettre contre les responsables israéliens.

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