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L’avocat israélien tient bon à l’export malgré la tempête mondiale

Alors que les exportations de mangues s’effondrent, la filière de l’avocat affiche une stabilité remarquable : 132 000 tonnes prévues cette saison, des prix élevés maintenus et une stratégie d’expansion internationale.

2 minutes
1 septembre 2025

ParDelphine Miller

L’avocat israélien tient bon à l’export malgré la tempête mondiale
Unsplash

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Bonne nouvelle pour l’agriculture israélienne : la saison de l’avocat s’ouvre sous de solides auspices. Les producteurs prévoient d’exporter environ 132 000 tonnes, un volume équivalent à celui de l’an dernier, avec des prix qui devraient rester élevés. Cette performance contraste fortement avec celle de la mangue, frappée par l’effondrement du marché après que le président américain Donald Trump a imposé des tarifs sur les importations brésiliennes. Les producteurs du Brésil ont alors massivement redirigé leurs cargaisons vers l’Europe, saturant le marché et faisant chuter les prix à 0,82 dollar la livre, au détriment d’Israël.

L’avocat a échappé à ce sort. Principalement fourni au marché américain par le Mexique, il n’a pas subi de mesures protectionnistes. Selon Eitan Zvi, PDG de Galilee Export, qui gère près de 40 % des expéditions israéliennes, la clé du succès réside dans la demande mondiale insatiable. Depuis que le fruit a été classé « superfood » il y a dix ans, la consommation annuelle est passée de 2,2 à 3,3 millions de tonnes. « Tant que la demande dépasse l’offre, les besoins du marché l’emporteront sur les considérations politiques », explique-t-il, évoquant des campagnes de boycott limitées en Europe du Nord, sans impact majeur sur les ventes.

Pour maintenir leur présence à l’année, les producteurs israéliens investissent à l’étranger. Galilee Export a implanté deux fermes au Pérou (124 acres) pour alimenter l’Europe hors saison. De son côté, Granot, en partenariat avec l’homme d’affaires Yaakov Shachar, a lancé une exploitation de 1 110 acres au Kenya, visant 11 000 tonnes annuelles.

La concurrence internationale s’intensifie : le Maroc a multiplié par cinq ses exportations vers l’Europe en cinq ans, l’Espagne a accru sa production de 35 % en deux ans, et la Colombie émerge avec une offre à bas prix mais de moindre qualité. En Israël même, les surfaces plantées continuent de croître rapidement : entre 1 980 et 2 470 acres de nouveaux vergers sont ajoutés chaque année, pour un total dépassant les 37 000 acres. L’innovation technologique soutient aussi la compétitivité, avec l’ouverture prochaine d’un centre de tri automatisé de 3,2 millions de dollars doté de caméras haute résolution et de systèmes de palettisation modernes.

Dans un contexte de tarifs douaniers, de surproduction mondiale et de rivalités croissantes, l’avocat israélien s’impose comme une filière résiliente, portée par l’innovation, la diversification et une demande internationale toujours plus forte.

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