L’armée israélienne a rendu public le rapport d’enquête sur les évènements du 7 octobre concernant la base de Yiftah et le point de passage d’Erez, tous deux situés dans le nord de l’enveloppe de Gaza. Les conclusions sont sans appel : au matin du massacre, ces sites stratégiques étaient occupés en grande majorité par des soldats de soutien – cuisiniers, chauffeurs, logisticiens – et non par des unités de combat capables de repousser une offensive d’ampleur.
Selon le colonel (rés.) Yaron Sitbon, qui a conduit l’enquête durant une année, cette lacune opérationnelle a facilité l’infiltration de dizaines de terroristes. Treize soldats de Tsahal y ont trouvé la mort. Pourtant, malgré leur manque d’entraînement pour un tel scénario, ces soldats de soutien ont opposé une résistance acharnée qui a permis d’éviter une catastrophe encore plus grande.
Le rapport souligne à la fois les défaillances systémiques – absence de plan de défense adéquat, manque de coordination, effectifs inadaptés – et la bravoure individuelle de soldats qui ont combattu jusqu’à la dernière balle. Leur action a retardé l’avancée des commandos du Hamas, donnant aux renforts le temps d’intervenir et de contenir l’attaque.
Ces conclusions relancent le débat sur la préparation militaire dans la région frontalière de Gaza. Elles s’ajoutent à une série d’enquêtes internes déjà publiées par Tsahal, qui mettent en lumière les failles structurelles de la défense israélienne le 7 octobre, mais aussi l’héroïsme des soldats déployés sur place malgré des conditions presque impossibles.