Le chanteur et auteur-compositeur Hanan Ben Ari a présenté ce mardi matin une nouvelle chanson intitulée Ahi (Mon frère), écrite en hommage à son frère aîné, Ami'haï.
Le chanteur a raconté la genèse de ce titre. Tout a commencé par un message WhatsApp de son frère à la veille de Rosh hashana l'année dernière. Il lui racontait qu'il s'apprêtait à entrer au Liban et lui a écrit: ''Dans peu de temps, on va nous prendre nos téléphones. Si quelque chose m’arrive, je veux que tu transmettes ce message à ma femme et à mes filles. Je t’aime''.
Ami'haï, psychologue de profession et directeur d’une clinique spécialisée dans le traitement des addictions à Jérusalem, est aussi réserviste dans la brigade Golani. Il a également commandé le bataillon de reconnaissance Alexandroni dans la réserve. « Jamais il ne m’avait envoyé un tel message, même pendant les deux dernières années de combats sur plusieurs fronts. Cela m’a terrifié », confie Hanan Ben Ari.
Le chanteur raconte avoir tenté immédiatement de le rappeler, en vain : la ligne était déjà coupée. « Je lui ai laissé un message sur WhatsApp pour lui dire que je l’aimais, que je l’attendais, qu’il se batte de toutes ses forces et qu’il revienne. Puis la fête a commencé, et pendant toutes les prières je n’ai pensé qu’à lui et à ses camarades entrés au Liban''.
Pendant deux semaines, Hanan Ben Ari raconte avoir vécu dans l’angoisse, craignant chaque appel téléphonique. « J’imagine que beaucoup dans notre peuple connaissent cette peur… C’est à ce moment-là qu’est né le refrain d’Ahi. Mais je n’ai pas osé aller plus loin, de peur de nous porter malheur », explique-t-il.
Un mois plus tard, Ami'haï et son unité sont sortis du Liban sains et saufs. Ami'haï a repris son activité professionnelle et Hanan Ben Ari, de son côté, reconnait avoir oublié la chanson qu'il avait commencée à écrire. Il y a deux mois, elle a refait surface: ''Le texte des couplets est arrivé, avec une ligne de guitare inspirée par Ehud Banay, l’artiste préféré de mon frère et de moi. Avec la production de Tomer Biran, la chanson a enfin pris vie''.
Hanan Ben Ari conclut en dédiant Ahi à son frère mais aussi à tous les soldats et réservistes encore mobilisés : ''Je dédie cette chanson à mon frère aîné et à toutes les héroïnes et tous les héros qui continuent de se battre pour nous. Aux familles et aux proches qui veillent sans dormir, priant pour le retour de leurs bien-aimés. Et à toutes les familles de ceux qui ne reviendront jamais, je vous serre dans mes bras. Am Israël Haï''.
Paroles de la chanson:
C’est une chanson que tu entendras encore,
Ce ne sera pas pour Yom Hazikaron.
Des Golanchiks, peloton 97,
Sur le chemin du retour du Liban.
Je ne t’ai jamais vu comme ça,
Tu brilles trop, et ça fait peur.
J’ai enregistré un message et tu n’as pas écouté,
J’avais peur que tu n’aies jamais le temps.
Mon frère, tu es avec moi dans mes rêves,
Je m’endors et je me réveille, je m’endors et je me réveille,
Je m’endors et encore, mon frère.
Pars, reviens, que Dieu te garde.
Ce n’est pas le moment de m’envoyer une lettre d’adieu,
On n’a encore rien eu le temps de faire.
C’est une chanson qu’on chantera encore ensemble,
On chantera et puis tu riras aux éclats.
Tu diras : je n’ai jamais vu ça comme ça,
Tu en as fait toute une histoire pour rien.
Puis tu prendras la guitare,
Et tu joueras doucement Ville refuge.
Je pleurerai, tu chercheras l’harmonie,
Et tu ne verseras même pas une larme.
Mon frère, tu es avec moi dans mes rêves,
Je m’endors et je me réveille, je m’endors et je me réveille,
Je m’endors et encore, mon frère.
Pars, reviens, que Dieu te garde.
Ce n’est pas le moment de m’envoyer une lettre d’adieu,
On n’a encore rien eu le temps de faire.