Vie politique

Sous pression américaine ?

Benyamin Netanyahu retire la question de la souveraineté israélienne en Judée-Samarie de l’ordre du jour de la réunion sécuritaire de demain

3 minutes
3 septembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Sous pression américaine ?
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La réunion prévue demain – jeudi – initialement consacrée à la question de l’application de la souveraineté israélienne en Judée-Samarie, ne portera finalement que sur les implications sécuritaires de l’initiative française en faveur d’une reconnaissance d’un État palestinien, ainsi que sur la préparation de l’appareil de défense israélien. Selon plusieurs sources, les collaborateurs du Premier ministre l’ont annoncé au cours des dernières heures. La discussion avait déjà été reportée hier.

Lors de cette réunion, des responsables sécuritaires devraient avertir qu’une flambée de violence est possible en Judée-Samarie après la déclaration unilatérale attendue en septembre, à la veille des fêtes de Tichri. Le Shin Bet doit également signaler au gouvernement que des signes de désintégration de l’Autorité palestinienne apparaissent déjà, conséquence de sa grave crise économique – aggravée par certaines mesures israéliennes.

Washington, pour sa part, suit la situation avec inquiétude et l’exprime dans des échanges discrets en Israël. C’est peut-être aussi la raison qui a poussé Netanyahou à retirer la question de la souveraineté de l’ordre du jour.

Cette marche arrière risque de provoquer de fortes tensions politiques internes. Quelques heures seulement avant l’annonce de Netanyahou, le ministre des Finances Bezalel Smotrich avait en effet réclamé l’application d’une souveraineté pleine sur 82 % des territoires de Judée-Samarie. Il avait également brandi une menace contre l’Autorité palestinienne, l’avertissant de « conséquences » si elle encourageait une escalade.

« L’idée n’est pas de dessiner les frontières d’un futur État palestinien, mais de l’empêcher », a déclaré un proche de Smotrich. L’objectif, a-t-il ajouté, est de présenter à Netanyahou un plan de souveraineté maximaliste avant que ce dernier ne proclame une version réduite.

Lors d’une conférence de presse, Smotrich a affirmé : « Pas question de souveraineté partielle. Cela laisserait du terrain à l’ennemi et lui permettrait d’établir un État terroriste, le 23e État arabe. Les Palestiniens de Judée-Samarie soutiennent le Hamas et les atrocités du 7 octobre, ils aspirent à la destruction d’Israël. Le principe est clair : maximum de territoire, minimum de population. »

Il a détaillé son plan : appliquer la souveraineté israélienne sur 82 % du territoire, tandis que les Palestiniens continueraient à gérer leur vie quotidienne par l’Autorité palestinienne, puis, à terme, sans structure collective. Et d’ajouter : « Si l’Autorité palestinienne ose nous menacer, nous la détruirons, comme nous faisons avec le Hamas. »

La confrontation politique autour du dossier de la souveraineté en Judée-Samarie s’annonce donc explosive, entre la prudence de Netanyahou face aux pressions américaines et la ligne dure de Smotrich.

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