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Assemblée générale de l'ONU : Trump envisage d'étendre les restrictions de visas à l'Iran et d'autres pays

Le Brésil est l'un des autres pays dans le viseur de l'administration américaine

3 minutes
5 septembre 2025

ParJohanna Afriat

Assemblée générale de l'ONU : Trump envisage d'étendre les restrictions de visas à l'Iran et d'autres pays
Assemblée générale de l'ONU Photo : iStock

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Après avoir refusé l'entrée aux États-Unis à de hauts responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont le président Mahmoud Abbas, l'administration Trump s'apprête à franchir une nouvelle étape dans le durcissement de sa politique de visas pour l'Assemblée générale des Nations Unies.

Selon une note interne du Département d'État révélée ce vendredi par l'Associated Press, plusieurs pays pourraient voir leurs délégations soumises à des restrictions renforcées : l'Iran, le Soudan, le Zimbabwe et le Brésil.

Les diplomates iraniens, déjà soumis à de sévères limitations de déplacement à New York, pourraient voir leurs activités encore plus encadrées. Une mesure particulièrement symbolique consiste à leur interdire l'accès aux grandes chaînes de vente en gros comme Costco et Sam's Club sans autorisation préalable du Département d'État.

Ces magasins constituent pourtant un point d'approvisionnement crucial pour les diplomates iraniens, qui y achètent en grande quantité des produits indisponibles dans leur pays, économiquement isolé par les sanctions internationales, avant de les faire expédier en Iran.

Le mémorandum évoque également la possibilité d'adopter des réglementations permettant au Département d'État de contrôler l'adhésion de tous les diplomates étrangers aux clubs de vente en gros sur le territoire américain.

Concernant le Brésil, l'incertitude demeure quant à l'étendue des restrictions envisagées. Il n'est pas précisé si ces mesures s'appliqueront au président Luiz Inacio Lula da Silva lui-même ou se limiteront à des fonctionnaires de rang inférieur.

Cette situation revêt une dimension particulièrement délicate, le président brésilien étant traditionnellement le premier dirigeant à prendre la parole lors de l'Assemblée générale, avant même le président américain. Les relations entre Donald Trump et Lula se sont tendues, notamment en raison du soutien du dirigeant brésilien aux poursuites judiciaires contre l'ancien président Jair Bolsonaro, accusé d'avoir tenté d'annuler les résultats des élections de 2022.

Paradoxalement, la Syrie bénéficie d'un traitement de faveur dans cette nouvelle approche. Les restrictions de voyage imposées il y a plus d'une décennie aux membres de sa délégation ont été levées la semaine dernière, s'inscrivant dans la stratégie de l'administration Trump de renforcement des liens avec le nouveau gouvernement syrien.

La décision américaine d'empêcher l'octroi de visas aux dirigeants palestiniens a provoqué de vives réactions en Europe, plusieurs pays envisageant de travailler à la reconnaissance d'un État palestinien lors de l'Assemblée générale.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dénoncé ces mesures avec fermeté : "L'Assemblée générale ne peut être soumise à des restrictions d'accès. Le siège de l'ONU est un lieu de neutralité, un lieu de paix. L'Assemblée générale ne peut tolérer aucune restriction."

Son homologue espagnol José Manuel Álvarez a qualifié cette décision d'"inacceptable", tandis que le ministre irlandais Simon Harris a appelé l'Union européenne à protester "de la manière la plus ferme possible".

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