Le gouvernement espagnol s'apprête à franchir un nouveau cap dans ses relations hostiles avec Israël en examinant mardi un ensemble de sanctions d'une ampleur inédite, comprenant un embargo total sur les armes et des mesures diplomatiques drastiques.
La coalition au pouvoir, menée par le Parti socialiste (PSOE) et son allié de gauche Sumar, pousse pour l'adoption d'un embargo complet interdisant toute importation et exportation d'équipements militaires, technologies de défense et assistance technique vers Israël. Le dispositif, qui pourrait entrer en vigueur par décret royal, viserait également à bloquer l'utilisation des infrastructures espagnoles - ports et aéroports - pour le transit d'armements.
Le parti Sumar va plus loin en réclamant des sanctions personnelles contre Binyamin Netanyahou et plusieurs de ses ministres clés - Israël Katz, Itamar Ben Gvir et Betsalel Smotrich - avec leur déclaration comme "persona non grata". La formation propose également le rappel de l'ambassadrice espagnole en Israël et l'interdiction d'accès aux entreprises liées à l'industrie de défense israélienne.
La vice-Première ministre Yolanda Díaz a durci le ton en qualifiant le gouvernement Netanyahou de "régime criminel" et en appelant à une rupture totale des relations, sur le modèle des sanctions contre la Russie. Face à cette pression, Sumar menace de boycotter le Conseil des ministres si l'embargo n'est pas adopté immédiatement.
L'entourage du Premier ministre Pedro Sánchez affiche néanmoins une approche plus mesurée, privilégiant la "prudence" tout en étudiant les options disponibles. Rappelons que récemment l'Espagne a conclu un contrat portant sur l’achat d’un système de communication radio tactique (SCRT) de fabrication israélienne.